Le Parti de la justice et du développement (PJD) a dépêché une délégation aux camps installés dans les environs de Laâyoune par des habitants de cette ville marocaine afin d’attirer l’attention des autorités centrales sur leurs revendications sociales. La délégation du PJD, présidée par Mustapha Ramid, membre du secrétariat général du parti islamiste et président de la commission de la justice à la Chambre des représentants, a conclu l’absence de toute allusion à des revendications séparatistes au sein de ces camps et que les organisateurs expriment uniquement un malaise socio-économique. L’initiative du PJD d’organiser un déplacement aux camps de Laâyoune est louable car elle répond à l’impératif, pour les partis politiques nationaux de s’impliquer davantage dans l’encadrement de la population dans toutes les régions du Royaume. Toutefois, les rédacteurs du communiqué final diffusé par la délégation ont commis une erreur juridique impardonnable en appelant à «l’ouverture d’une enquête» sur «les abus et les détournements qui ont touché des projets socio-économiques dans la région». Cette affirmation de l’existence de «détournements» contredit l’appel à l’ouverture d’une enquête. Me Ramid, avocat du barreau de Casablanca, sait plus que tout le monde qu’une telle affirmation contredit les principes de la justice et de l’équité.