Peut-on être ministre des Affaires étrangères d’un pays démocratique et s’abstenir de dénoncer une violation flagrante des droits de l’Homme ? Normalement, non.Mais le ministre espagnol des Affaires étrangères, Miguel Angel Moratinos, vient de prouver le contraire. Le 24 septembre, lors d’un point de presse organisé à sa sortie d’une rencontre avec son homologue marocain, Taïeb Fassi Fihri, le chef de la diplomatie espagnole a refusé de répondre à une question d’un journaliste sur la position de son gouvernement sur l’affaire Mustapha Salma Ould Sidi Mouloud. «No comment !», a répondu M. Moratinos. Le ministre espagnol qui avait fair un grand tapage médiatique dans l’affaire Aminatou Haïdar, trouve sans intérêt la détention arbitraire d’un homme dont la seule «faute» a été d’adhérer à la solution de l’autonomie proposée par le Maroc. La droite espagnole semble avoir raison quand elle accuse certains membres du gouvernement socialiste de manquer de courage politique.