Submergés par l’ampleur grandissante du désastre, militaires et humanitaires luttaient dimanche pour atteindre des milliers de sinistrés dans le nord du Pakistan, sous la menace d’incessantes répliques et dans l’attente d’un effort international accru.
À trois jours de la conférence des donateurs prévue le 26 octobre à Genève, le coordonnateur de l’aide humanitaire de l’Onu au Cachemire pakistanais, Rashid Khalikov, a lancé un nouvel appel afin de sauver, au seuil de l’hiver, "des milliers de gens qui n’ont pas encore été approchés dans les zones de haute altitude". En visite au Cachemire pakistanais, le chef du Commandement central américain, le général John Abizaid, a annoncé que les Etats-Unis allaient porter à 25 hélicoptères leur flotte participant aux opérations pour secourir les sinistrés du séisme du 8 octobre.
"Une opération d’ampleur se met en place", a souligné le général américain, indiquant que deux nouveaux hélicoptères étaient arrivés dimanche d’Afghanistan, et qu’ils seraient bientôt rejoints par treize autres appareils.
Les Etats-Unis ont répondu ainsi aux appels pressants des responsables pakistanais et de l’Onu, inquiets d’une mobilisation internationale qui n’a, en deux semaines, pas atteint la même ampleur que lors de précédentes catastrophes.
"Pendant les quelques jours qui ont suivi le séisme le monde n’a pas compris la magnitude et la complexité du désastre. Maintenant encore nous sommes confrontés à l’ampleur des besoins, à mesure que nous parviennent des informations depuis les zones jusque là inaccessibles", a expliqué M.Khalikov à Muzaffarabad, la capitale du Cachemire pakistanais.
Trois millions de personnes ont perdu leurs maisons dans le séisme qui a frappé les régions himalayennes du nord du Pakistan et du Cachemire pakistanais, faisant 53.182 morts et 75.146 blessés. "Il est essentiel que les donateurs se mobilisent aussi vite que possible", a déclaré le coordonnateur régional de l’Onu, en précisant que 90 millions de dollars seulement de promesses d’aide ont répondu jusqu’à présent aux 312 millions réclamés par l’Onu.
Alors que les bataillons du génie de l’armée pakistanaise luttent sans répit pour rouvrir les routes détruites, ou ensevelies sous les éboulis, deux nouvelles répliques, dont l’une de magnitude, 4,9, ont ébranlé dans la nuit la région dévastée. Dans l’est de l’Afghanistan, frontalier du Pakistan, au moins cinq personnes ont été tuées dans une autre secousse.
Les centaines de répliques enregistrées dans le nord du Pakistan se surajoutent aux difficultés des secours, provoquant de nouveaux glissements de terrain, menaçant les villageois qui s’aventurent sur les chemins de montagne pour chercher de l’aide.
Mais l’ennemi numéro un de cette opération de secours infiniment complexe reste le froid, qui menace de tuer encore et contre lequel tous les humanitaires mobilisés sur le terrain réclament des moyens supplémentaires.