24 heures

RAM-ASI : la voie de la facilité

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Le tribunal régional de Dakar s’est prononcé, lundi 6 mars, en faveur de l’Etat sénégalais dans l’affaire qui l’oppose à la compagnie Royal Air Maroc.
La Cour, qui s’est prononcée dans le cadre d’un jugement en référé, a statué en faveur de la désignation d’un expert judiciaire pour un nouvel audit et l’interdiction pour Royal Air Maroc de se retirer de la gestion d’Air Sénégal International jusqu’à la fin de la mission de l’expert judiciaire, sous peine d’une astreinte financière excessivement lourde. Suite à cette sentence, qui a accédé aux demandes du plaignant, l’Etat du Sénégal en l’occurrence, Royal Air Maroc a décidé de faire appel de la décision et de se préparer à un arrêt prochain des activités d’Air Sénégal International. C’est ce qui ressort d’un communiqué rendu public, mardi 7 avril, par la compagnie marocaine. «Il est clair qu’il serait impossible à quiconque de maintenir le pavillon aérien sénégalais sans le concours minimal des premiers responsables de ce pavillon», a indiqué Driss Benhima, le président de la RAM, en réaction à la publication de la sentence, tout en soulignant que la compagnie marocaine a décidé de faire appel de cette décision.
Le communiqué de la RAM précise aussi que «face à une situation devenue insupportable, Royal Air Maroc ne peut qu’exprimer à nouveau ses très vives inquiétudes et sa désillusion».  En fait, l’attitude adoptée par le plaignant est à la fois contradictoire et surprenante puisqu’il exprime son désir de mettre fin au partenariat unissant la RAM à ASI, mais, en même temps, oblige l’opérateur marocain à continuer à diriger la compagnie sénégalaise par une décision de justice.
Toutefois, le jugement prononcé par le tribunal sénégalais est en contradiction avec une situation de fait, à savoir le blocage des comptes d’Air Sénégal International par l’Agence sénégalaise chargée de récupérer les taxes aéroportuaires. Ce qui est de nature à bloquer l’activité de la compagnie. «En parallèle, et en contradiction avec ce qui précède, les comptes d’Air Sénégal International sont toujours bloqués par l’Agence sénégalaise chargée de récupérer les taxes aéroportuaires, ce qui a pour conséquence de menacer à très court terme la continuité de l’exploitation», souligne le communiqué de la RAM. La situation dans laquelle les responsables sénégalais ont engouffré Air Sénégal International menace l’existence même de cette compagnie. Elle n’en sortira certainement pas indemne. Faire entrer une affaire qui était en cours de solution à travers le dialogue dans le labyrinthe des recours judiciaires est une aberration. La RAM avait d’ailleurs invité ses partenaires à négocier une solution à l’amiable pour que les deux compagnies en sortent gagnantes. Une proposition que les décideurs sénégalais ont rejetée préférant, apparemment, la facilité que garantit le recours aux tribunaux de leur propre pays. Rien ne garantit un meilleur résultat qu’un arbitrage prononcé par les siens.

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