« Mon moral est haut, grâce à la grandeur de Dieu », a notamment écrit Saddam Hussein, qui est détenu par les autorités américaines depuis décembre, dans cette lettre dont « les deux-tiers » ont été censurés, selon l’hebdomadaire “Newsweek”. « Et dis bonjour à tout le monde », ajoute-t-il, dans cette missive adressée à l’une de ses filles.
Mohammad Al-Rachdane, le chef du collectif de défense de Saddam Hussein, a indiqué à “Newsweek” qu’il disposait également d’un « formulaire de capture », révélant, selon lui, que l’ancien président avait été maltraité et blessé.
A l’appui de ses dires, deux cases cochées sur ce document, également montré par la chaîne de télévision ABC, l’une le disant « en bonne santé », et l’autre « légèrement blessé ».
Une porte-parole du Comité international de la Croix-Rouge (CICR), Nada Doumani, avait démenti, mardi à Bagdad, l’existence d’un rapport du CICR dans lequel il aurait été indiqué que Saddam Hussein souffrait de « blessures légères ».
« Le rapport dont parlent les avocats n’existe pas », avait affirmé Mme Doumani.
Dans “Newsweek”, Mme Doumani indique que ce formulaire est fourni en blanc par le CICR, qui n’a pas les moyens de vérifier les informations qui y sont consignées. Elle précise que le CICR a pu rendre visite à Saddam Hussein à trois reprises depuis le 21 février, et confirme qu’il se trouve en Irak.
Selon les médias américains, neuf des quatorze lignes du message de Saddam Hussein à sa fille ont été noircies par les censeurs américains. « On ne peut lire que 17 mots, ce n’est pas assez pour très bien comprendre ce que ça signifie », selon l’avocat.
Mme Doumani avait indiqué, mardi, que trois lettres de Saddam Hussein étaient en possession des militaires américains.
« Les autorités américaines gardent ces messages (…) Les autorités ont le droit de voir le contenu, de décider ce qu’il veulent garder ou ne pas garder, selon l’article 76 de la 3e Convention de Genève », avait dit Nada Doumani. Le président déchu s’est vu accorder le statut de prisonnier de guerre par les Américains, ce qui lui donne théoriquement une protection allant de l’absence de mauvais traitements à la possibilité d’écrire des lettres ou de recevoir des visites du CICR.
Le collectif, formé de vingt avocats, dont un Américain, mandatés par la famille de Saddam Hussein, a accusé les Etats-Unis, à plusieurs reprises, de l’empêcher de voir son client et demandé l’aide du CICR ainsi qu’un rapport sur la santé de l’ex-président.
Dimanche, un responsable de la coalition avait indiqué que Saddam Hussein et neuf autres hauts responsables de son régime seraient placés sous l’autorité du gouvernement irakien, mais resteraient gardés par des geôliers américains, peu après le 1er juillet.
Après le transfert du pouvoir, les captifs cesseront d’être des prisonniers de guerre, ils devront faire face à des charges pénales et seront jugés par le TSI, a-t-il expliqué.