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Sahara : Chasse au terrorisme islamique

Comme l’a récemment révélé un haut responsable des forces armées américaines en Europe, le général Jim Jones, le Pentagone appuie la traque engagée contre les terroristes dans cette zone en fournissant conseils, formation et renseignements aux Etats de la région.
Selon des articles parus dans la presse américaine, les Etats-Unis considèrent désormais que la vaste bande de territoire s’étendant de la Corne de l’Afrique à la côte atlantique du Sahara constitue « un nouvel Afghanistan » où circulent des groupes de militants islamistes. Peu de témoignages ont été apportés jusqu’à présent sur la présence effective de combattants liés au réseau Al Qaïda dans le Sahel, aux confins désertiques et difficiles à surveiller des pays riverains du Sahara : Maroc, Algérie, Mauritanie, Mali, Niger, Tchad et Soudan. Le seul cas concret révélé jusqu’ici concerne le Groupe salafiste de prédication et de combat (GSPC) algérien, lié au réseau Al-Qaïda et responsable de l’enlèvement début 2003 de touristes européens dans le sud de l’Algérie.
L’armée tchadienne a, pour sa part, annoncé avoir mis « hors d’état de nuire » des dizaines d’islamistes armés de ce groupe, au terme d’une traque qui s’est déroulée successivement en Algérie, au Mali et au Niger avant de se terminer dans le Tibesti en mars dernier. Les responsables militaires américains avaient alors indiqué que le succès de cette poursuite était le fruit de renseignements fournis par les Etats-Unis. Mais l’opération, avaient-ils souligné, « a été menée par des pays africains et des soldats africains ». L’initiative « Pan-Sahel », lancée dès la fin 2002 par Washington et qui réunit le Tchad, le Niger, la Mauritanie et le Mali, visait déjà à assurer conjointement la « protection des frontières, le suivi des mouvements de personnes, la lutte contre le terrorisme et la coopération régionale ».
Au Maroc, le débat sur une présence terroriste au Sahara a donné lieu à une campagne de presse laissant entendre l’existence de liens entre le réseau d’Oussama Ben laden et le front polisario – le groupe armé, installé dans le sud-ouest algérien, en lutte pour l’indépendance du Sahara occidental annexé par le Maroc en 1975. « Le polisario fourguait des armes et des explosifs » aux terroristes, selon l’hebdomadaire “La Gazette du Maroc”, obtenant « en contrepartie » l’adhésion d’Al Qaïda au projet d’établissement d’un Etat islamique au Sahara occidental. “Al Ahdath al Maghribia” (socialiste), évoquant cette thèse, a assuré que les attentats terroristes du 11 mars dernier à Madrid, qui ont fait près de 200 morts, ont été « planifiés » dans cette région. Le budget de l’initiative américaine, Pan Sahel, fixé initialement à 7 millions de dollars, devrait être porté à 125 millions de dollars sur 5 ans, selon le “New York Times”. Une extension de ce mécanisme antiterroriste régional serait en cours avec le Sénégal, tandis que d’autres pays africains pourraient y être associés. La présence terroriste dans la région sahélienne viendrait compléter, si elle était confirmée, l’extension de ce phénomène déjà présent au Maghreb, en Afrique de l’Est et, dernièrement, jusqu’en Afrique du Sud, où la police a affirmé, le 27 mai dernier, avoir déjoué un complot d’Al Qaïda.

• Abdelfettah Fakihani Et Dominique Pettit (AFP)

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