Une rencontre internationale sur le terrorisme au Maghreb et dans la région sahélo-saharienne s’est ouverte, hier lundi, dans la capitale algérienne. Organisée par le Centre d’études et de recherches sur le terrorisme (CAERT) en collaboration avec le Centre d’études stratégiques sur l’Afrique (CESA relevant du ministère américain de la Défense), cette rencontre est la première du genre à se tenir dans cette région. Elle regroupera, pendant cinq jours, des responsables et experts de huit pays africains, de quatre pays européens en plus des Etats-Unis.
Ces réunions, plénières mais aussi des ateliers de travail, devraient aboutir à l’adoption de mesures concrètes pour la lutte contre le terrorisme dans cette région. Cette dernière suscite, en effet, de plus en plus d’inquiétude en raison de la présence dans cette zone de groupes terroristes ayant prêté allégeance au mouvement Al Qaïda dont le Groupe salafiste pour la prédication et le combat (GSPC).
L’intérêt des Européens et notamment des Américains pour cette région a grandi récemment avec l’arrestation de membres de cellules terroristes ayant choisi la zone sahélo-saharienne comme base pour leurs camps d’entraînement et d’actions. Cela avait fait d’ailleurs l’objet d’entretiens entre les responsables sécuritaires du Maghreb et les hauts responsables américains en visite, dernièrement, dans la région : Robert S. Mueller, le patron du FBI, mais aussi Donald Rumsfeld, secrétaire US à la Défense.
Toutefois, cette réunion internationale de plusieurs jours ne connaît pas la participation de deux pays directement concernés, à savoir la Mauritanie et le Maroc.
Le Royaume n’y prend officiellement pas partie. Cette attitude s’explique par le fait que l’organisme derrière la préparation de cette rencontre, le CAERT, n’est autre qu’une nouvelle structure de l’UA (Union Africaine), organisation que le Maroc a quitté depuis longtemps en raison de sa reconnaissance de la chimérique RASD. Mais une autre raison pourrait expliquer ce "boycotte". Il serait question de "divergences" entre le Maroc et les Etats-Unis notamment après la visite, il y a quelques jours à peine, de Donald Rumsfeld dans la région. Ces "divergences" auraient poussé les Américains à choisir l’Algérie pour abriter cette première conférence du genre au Maghreb surtout que les Etats-Unis sont co-organisateurs à travers le CESA présidé par un général à la retraite.
D’un autre côté, l’on apprend que l’Algérie aurait tout fait pour organiser cette conférence et ne pas se laisser "voler la vedette" par le Maroc. Ce dernier se prépare, entre autres, à abriter une rencontre internationale sur l’immigration clandestine le mois prochain. Un dossier où l’attitude algérienne a été beaucoup critiquée.