Un réseau d’espions israéliens opérant aux Etats-Unis a été démantelé par le département américain de la Justice, a révélé lundi une revue spécialisée française pour qui «Israël est impliqué dans la plus vaste affaire d’espionnage aux Etats-Unis». Selon « Intelligence on line », qui assure avoir eu accès à un rapport « rédigé par une task-force spécialement constituée » par le département de la Justice, « les autorités américaines ont appréhendé ou expulsé près de 120 ressortissants israéliens dans le cadre de cette affaire jamais révélée à ce jour ».
« Le réseau s’articulait autour d’une vingtaine de cellules, elles-mêmes composées de quatre à huit membres », précise la revue. «Les personnes impliquées ont entre 22 et 30 ans, ont récemment effectué leur service militaire au sein d’une unité de renseignement de Tsahal (l’armée israélienne) et se disent étudiants en arts plastiques », poursuit la revue.
Le rédacteur en chef de « Intelligence on line », Guillaume Dasquié, a précisé à l’AFP que ce réseau visait à « pénétrer les systèmes du département de la Justice et du département de la Défense », notamment via l’administration chargée de la lutte contre la drogue, la Drug Enforcement Administration (DEA), qui a accès à des fichiers d’autres ministères, dont le Tésor. « La DEA occupe un rôle central dans ce dossier de contre-espionnage car c’est son service de sécurité interne, l’Office of security programs, qui le premier a repéré les agissements inhabituels de jeunes ressortissants israéliens dans l’entourage de ses agents ».
« Les objectifs du réseau comprenaient les sites les plus sensibles des Etats-Unis, comme la Tinker Air Force Base, située près de Oklahoma City » (centre-sud des Etats-Unis), ajoute la revue, précisant que l’Us Air Force avait demandé en mai dernier l’aide du département de la Justice dans cette enquête.
Celle-ci a notamment établi qu’une dizaine d’agents israéliens, dont le responsable des écoutes de cette équipe, ont été basés à Hollywood (Floride) entre janvier et juin derniers. Dans cette même petite ville de 20.000 à 30.000 habitants, ont été interpellés « une dizaine de personnes suspectées d’avoir été des logisticiens chargés de la préparation des attentats du 11 septembre », a indiqué M. Dasquié.
L’enquête n’a cependant pas encore établi de lien entre ces deux présences. « Il faut vérifier si ces équipes se trouvaient au même endroit au même moment, avant de bâtir des hypothèses », a jugé M. Dasquié.
En outre, « une bonne centaine de ces supposés logisticiens ont été arrêtés après le 11 septembre, et il faut attendre de voir s’ils restent suspects après enquête », avant d’établir un lien, selon lui.