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USA : Mieux infiltrer les réseaux terroristes

« Le fait qu’aucune arme de destruction massive n’ait été découverte en Irak reflète un échec crucial, qui a mis à mal la crédibilité de la coalition mondiale antiterroriste », relève l’IISS.
L’utilisation de bonnes sources humaines directes aurait pu permettre d’éviter « l’échec du renseignement en Irak », relève l’IISS.
Selon l’IISS, les sources humaines (espions, informateurs, honorables correspondants) doivent compléter les renseignements obtenus par des moyens techniques (interception de communications, images satellite).
L’Institut explique en détail comment, corsetés par des restrictions budgétaires et des considérations morales, les services de renseignement américains ont réduit depuis la fin de la Guerre froide le recours à des informateurs. La CIA a même fermé ses bureaux dans certains pays, ce qui s’est révélé « rétrospectivement » une « erreur » car il s’agissait notamment « d’opérations dans des pays aux gouvernements faibles, qui se sont révélés par la suite être des réservoirs de recrues ou des bases opérationnelles pour les organisations terroristes », relève l’IISS. A partir de 1994, la presse et le Congrès des Etats-Unis ont critiqué le recrutement d’agents impliqués dans des meurtres, des tortures et autres crimes, conduisant la CIA et le FBI à adopter un code de conduite plus strict dans le recrutement d’agents et d’informateurs. La CIA a dû couper les ponts avec entre un quart et un tiers de ses agents. « De toute évidence, un membre d’une cellule terroriste est souvent lui-même coupable de terrorisme et son recrutement est alors inacceptable » au regard de ces nouvelles dispositions, relève l’IISS. Le nouveau code de conduite empêche la CIA d’engager des membres des services de renseignement ou de police au Moyen-Orient et en Asie qui pourraient être coupables de violations des droits de l’Homme. Le modèle d’espionnage traditionnel se révèle inadapté à la nouvelle donne.
Au temps de la Guerre froide, un espion avec une couverture diplomatique pouvait recruter un responsable soviétique déçu par le stalinisme et la bureaucratie du régime, rappelle l’IISS.
Par ailleurs, les fanatiques religieux qui forment les recrues d’Al-Qaïda ont peu de chance de faire défection, leur ferveur idéologique étant intacte. « Aujourd’hui, le genre de personnes qui rejoignent une cellule terroriste sont peu susceptibles d’avoir de la sympathie pour des gens qui ne cachent pas qu’ils travaillent pour le gouvernement américain », relève l’IISS. Les Etats-Unis accordent de nouveau une importance primordiale au renseignement humain, notamment celui qu’ils peuvent tirer des prisonniers de Guantanamo (Cuba). 610 détenus de 44 pays y ont été détenus, dont plus d’une centaine ont été libérés. Une cinquantaine de prisonniers sont considérés comme un noyau dur de terroristes, qui seraient dangereux s’ils étaient libérés, selon l’IISS. Les renseignements obtenus des détenus se sont souvent révélés « cruciaux pour obtenir les tactiques et les plans actuels des groupes terroristes ». Les services de renseignement américains doivent changer de méthodes et améliorer leurs capacités d’infiltrer les réseaux terroristes. « Il n’est pas clair si les organisations de renseignement américaines, qui sont très attachées à leurs méthodes opérationnelles, peuvent faire face à ces défis. Sinon, il pourrait se révéler nécessaire de créer une nouvelle organisation », relève l’IISS.

• Catherine Fay de Lestrac (AFP)

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