Editorial

Éditorial

Quand le Maroc parle des liens entre le Polisario, ses leaders, et l’AQMI, ses propos sont souvent accueillis avec scepticisme. Normal, le Maroc est en guerre contre le séparatisme, fomenté par le pouvoir algérien qui souhaite amputer le pays du tiers de son territoire, et il est légitime que le Maroc cherche à confondre ses ennemis sur tous les fronts. Maintenant cette thèse marocaine n’est pas construite sur du vent, notamment celui du désert. Une note attribuée de la DGSE française (le service de renseignement extérieur de la France) — il n’ y a pas moyen naturellement de la vérifier en l’état — publiée par le site Maghreb-Intelligence apporte de l’eau au moulin de la thèse marocaine. Des arrestations opérées par les forces mauritaniennes, dans le cadre d’une vaste lutte contre la drogue, montrent l’implication de plus en plus de Sahraouis. Récemment, deux Rguibi, agissant entre Tindouf, Zouerate et Nouadhibou, auraient été arrêtés. Les fils qui lient ces individus à Mohamed Ould Laâkik, chef de la police militaire du Polisario, seraient, selon cette note, connus. Un autre Sahraoui, Brahim Ould Saïd Ould Rabeh, qui s’occuperait, lui, de la logistique médicale d’AQMI serait aussi dans le collimateur. Bref, il y a du bruit. Et ce signal ira, à l’évidence, en s’amplifiant. Mais le problème de fond demeure, au-delà de la succession des notes confidentielles. Première question. Est-ce que l’UE, —notamment la France et l’Espagne — et les Etats -Unis d’Amérique ont décidé d’abandonner ce territoire saharo-sahélien à la domination d’AQMI? Si la réponse est non, le dispositif de reprise en main, s’il existe, n’est actuellement ni visible ni crédible, ni, encore moins, dissuasif ?  Deuxième question et non des moindres. Est-ce que l’Etat algérien — un Etat voyou pour ce qui nous concerne depuis les évènements de Laâyoune — est habilité à assumer un quelconque leadership régional en matière de lutte contre le terrorisme alors qu’avec sa créature le Polisario, sa peudo RASD, sa guerre civile larvée, son AQMI, son pouvoir usurpé, il fait plus partie du problème que de la solution ? Pas évident, n’est-ce pas, de répondre à cette question que la communauté internationale se pose, en catimini — dans leur bêtise congénitale les WikiLeaks arrivent tout de même à montrer quelques positions intéressantes — de peur de froisser un grand producteur de gaz qui n’excipe plus, malheureusement pour cette nation qui mérite le meilleur, que de cette qualité minérale qui ne doit rien à l’intelligence des peuples.

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