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Mauritanie : Six militants antiesclavagistes écroués

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Six militants mauritaniens d’une organisation antiesclavagiste en Mauritanie ont été inculpés et écroués pour «agression contre les forces de l’ordre» après une manifestation pour dénoncer deux cas d’esclavage, a-t-on appris lundi de source judiciaire. «Les six militants ont été inculpés et placés sous mandat de dépôt suivant la procédure du flagrant délit, un septième a été libéré», a affirmé cette source. Ces membres de l’ONG «Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste» (Ira) sont poursuivis, selon la même source, pour «rassemblement non autorisé, agression contre les forces de l’ordre et direction d’une association non reconnue». Ces militants avaient été arrêtés le 13 décembre à la suite d’une manifestation dénonçant des pratiques présumées esclavagistes contre deux filles, âgées de 10 et 14 ans. Selon des sources judiciaires, la femme chez qui ces filles vivaient a été reconnue coupable «d’exploitation de mineur» et placée sous contrôle judiciaire. Les parents de deux fillettes présentées par une ONG comme esclaves ont démenti ces accusations dimanche et annoncé leur intention de porter plainte contre l’ONG. «Nous sommes devant vous, nos filles sont là, nous n’avons jamais été esclaves, nos filles non plus», ont clamé Fatimettou et Aicha, mères des deux esclaves présumées devant les journalistes. «Nos filles étaient avec cette femme pour apprendre et pour une vie meilleure vivre» a poursuivi Aicha. Le père de la petite Moun Issa (14 ans) a affirmé qu’il «rend souvent visite aux filles», et averti qu’il portera plainte contre l’ONG. «Cette femme nous traite comme ses filles», a témoigné la petite Salma (10 ans) avant d’affirmer que les membres de l’ONG les avait emmenées de force en voiture. Cette version a été démentie par le porte-parole de l’ONG, Oubeid Ould Imigine. Selon lui ce sont «des policiers qui sont intervenus pour recupérer les fillettes» afin de les remettre à la police des mineurs. M Ould Imigine a dirigé un sit-in devant le Parlement pour exiger la «libération immédiate et inconditionnelle» des sept dirigeants de l’ONG toujours en détention à la gendarmerie pour «approfondissement de l’enquête». Ils sont accusés d’«agression contre des agents de la police dans l’exercice de leur fonction et d’attaque contre un commissariat». Parmi eux, figure le dirigeant de l’organisation «Initiative pour la résurgence du mouvement abolitionniste» (Ira), Biram Ould Dah Ould Abeid. Son organisation assure qu’il a été «blessé au crâne et aux genoux».

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