Société

Troubles sociaux en Tunisie : Décès du jeune homme qui s’était immolé par le feu

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Un jeune Tunisien, Mohamed Bouazizi, qui s’était immolé par le feu le 17 décembre à Sidi Bouzid (centre de la Tunisie) et dont l’acte a déclenché une vague de troubles sociaux, est décédé mardi soir, a-t-on appris, mercredi, auprès d’ONG et de sa famille. «Il est mort hier à 19h00», a déclaré à l’AFP Souhayr Belhassen, présidente de la Fédération internationale des ligues de droits de l’Homme (FIDH), organisation basée à Paris. «Il faut une enquête ou une commission nationale pour déterminer les causes et les solutions à cette protestation sociale qui a pris des formes tragiques», a-t-elle ajouté. La mort de cet homme de 26 ans a aussi été confirmée par sa famille en Tunisie, et par le Comité pour le respect des libertés et des droits de l’Homme en Tunisie (CRLDHT). «Nous venons d’apprendre le décès du jeune Mohamed Bouazizi à l’hôpital des grand brûlés de Ben Arous en Tunisie», a-t-il indiqué dans un communiqué publié à Paris. La Tunisie est actuellement en proie à de graves troubles sociaux dont le suicide de Mohamed Bouazizi avait marqué le point de départ. Le jeune vendeur ambulant de fruits et légumes sans permis s’était immolé par le feu, après s’être fait confisquer sa marchandise par la police. Outre le décès de Mohamed Bouazizi, cette vague de protestation sociale, qui s’est étendue à tout le pays, a fait un mort, des blessés et provoqué d’importants dégâts matériels. Ces troubles illustrent en particulier le malaise des jeunes diplômés, dont la formation devait permettre d’affermir la prospérité tunisienne mais dont beaucoup se retrouvent au chômage ou contraints à de petits boulots. Le président tunisien Zine El Abidine Ben Ali avait regretté ces événements à la fin du mois de décembre et dénoncé une «instrumentalisation politique de certaines parties». Il s’était rendu le 28 décembre au chevet de Mohamed Bouazizi et avait reçu sa famille. «J’ai suivi avec inquiétude et préoccupation les événements survenus ces derniers jours à Sidi Bouzid (…) Le point de départ de ces événements est un cas social dont nous comprenons les circonstances et les facteurs psychologiques et dont les conséquences sont regrettables», avait-il déclaré. Le chef de l’État tunisien est très sévèrement critiqué par les organisations de droits de l’Homme qui lui reprochent de réprimer durement ses opposants. Il est revanche un des principaux alliés des Occidentaux en Afrique du Nord. La France est traditionnellement très prudente dans ses prises de position concernant son régime et elle s’est limitée jusqu’à présent à demander un «apaisement des tensions, qui ne sont dans l’intérêt de personne». L’opposition socialiste et les syndicats français, en revanche, ont demandé la libération de toutes les personnes arrêtées lors de ces troubles.

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