L’Américain Lance Armstrong, septuple vainqueur du Tour de France, est une nouvelle fois confronté à des accusations de dopage dans une enquête de l’hebdomadaire sportif américain Sports Illustrated dont les premiers éléments ont été dévoilés lundi. Sur son site SI.com, Armstrong est notamment accusé d’avoir été «l’instigateur» d’un dopage organisé au sein de l’équipe Motorola dans les années 1990. «Il était l’instigateur, il nous a incités à prendre de l’EPO», déclare le Néo-Zélandais Stephen Swart, équipier d’Armstrong chez Motorola en 1995, cité par SI.com. Deux reporters de l’hebdomadaire enquêtent depuis plusieurs mois auprès d’anciens coéquipiers d’Armstrong et ont épluché des centaines de pages de rapports. Une plus longue version des résultats de leurs investigations devrait être publiée le 24 janvier dans la version papier du magazine. Le champion américain est sous le coup d’une enquête fédérale lancée après les accusations de dopage portées à son encontre par son ex-équipier Floyd Landis, lui-même déchu du Tour de France 2006 après un contrôle positif à la testostérone, et qui a mis un terme à sa carrière mardi à l’âge de 34 ans. Interrogé sur ces nouvelles accusations par l’AFP en Australie où il dispute sa dernière épreuve à 39 ans, le Tour Down Under, Lance Armstrong a lâché : «Je n’ai rien à déclarer. Je suis au courant, il n’y a rien de plus. Je n’ai absolument aucune inquiétude à avoir». Stephen Swart avait déjà porté ces accusations dans le livre de Pierre Ballester «L.A. Confidentiel – Les secrets de Lance Armstrong», sorti en 2004. Dans son enquête, Sports Illustrated met aussi en cause la crédibilité du laboratoire antidopage de l’Université de Californie (UCLA), dirigé par Don Catlin, qui, selon l’hebdomadaire, avait testé en 1999 des échantillons appartenant à Armstrong et aurait bizarrement laissé passer certaines anomalies. Les journalistes de Sports Illustrated s’appuient aussi sur un témoignage de Floyd Landis pour raconter un contrôle à la douane de l’aéroport de Saint-Moritz en Suisse en 2003, au cours duquel des seringues et des produits dopants auraient été découverts dans les bagages d’Armstrong, sans que celui-ci soit inquiété au motif qu’il s’agissait de «vitamines».