Economie

Déséquilibres économiques : Un accord qui évite de froisser la Chine

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La France a ainsi pu annoncer un premier succès à l’issue de la réunion des ministres des Finances du groupe qu’elle préside et qui rassemble 85% de l’activité économique de la planète. Mais sa ministre française de l’Economie, Christine Lagarde, n’a pas caché que l’accord avait été difficile à trouver. «Les négociations ont été franches, parfois tendues, toujours très respectueuses et elles ont fait l’objet d’un compromis final dont on ne peut pas dire qu’il est attribuable à tel ou tel», a-t-elle déclaré lors d’une conférence de presse. «Ça n’a pas été simple, il y avait évidemment des intérêts divergents. Mais nous avons réussi à faire converger les positions vers un texte qui nous paraît à la fois équilibré et exigeant dans sa mise en œuvre». L’issue des discussions, entamées vendredi soir, poursuivies la nuit durant par les «sherpas» des délégations et reprises samedi matin par les ministres, est restée incertaine jusqu’au dernier moment, en raison de l’opposition de la Chine à toute référence aux réserves de change et aux transactions courantes pour mesurer les déséquilibres. Réaffirmant la volonté des pays membres de coordonner leurs politiques pour parvenir à une croissance économique «forte, durable et équilibrée», le G20 explique dans son communiqué viser, d’ici sa prochaine réunion ministérielle en avril à Washington, un accord sur des «lignes directrices indicatives» pour l’évaluation des indicateurs de déséquilibres. Ces derniers, précise le communiqué, sont la dette et les déficits publics, le taux d’épargne et l’endettement privé, ainsi que «les déséquilibres extérieurs à partir de la balance commerciale, des flux nets de revenus d’investissement et des transferts, en tenant pleinement compte du taux de change et des politiques budgétaire, monétaire ou autre». Premier exportateur mondial et deuxième puissance économique de la planète, la Chine s’emploie à réduire son énorme excédent commercial (plus de 130 milliards d’euros en 2010) mais elle dispose parallèlement des premières réserves de change mondiales, estimées à plus de 2.000 milliards d’euros. La phase d’évaluation des indicateurs retenus, précise le communiqué, devra prendre en compte les «circonstances nationales et régionales, y compris celles des grands producteurs de matières premières». Parmi ces derniers figurent entre autres, dans le G20, l’Arabie Saoudite, le Brésil, l’Argentine et l’Australie. Christine Lagarde a précisé que les indicateurs n’étaient pas des «cibles» et qu’ils n’étaient pas contraignants. De son côté, la ministre espagnole Elena Salgado a parlé d’un «excellent début qui (…) annonce une excellente fin». Lors du sommet des dirigeants du G20 à Séoul en novembre, plusieurs pays, parmi lesquels figurait l’Allemagne, avaient rejeté une proposition américaine visant à fixer des limites en matière de déficit ou d’excédent courant.

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