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Moâtassim trace la feuille de route : Les partis politiques seront-ils à la hauteur du défi constitutionnel ?

© D.R

Le processus de révision ambitieuse de la Constitution, lancé par SM le Roi Mohammed VI, est en marche. Le Mécanisme politique de suivi et d’échange de points de vue concernant la révision constitutionnelle trace sa feuille de route pour accompagner ce chantier structurant. Lors d’une réunion tenue, lundi 21 mars, au Cabinet royal à Rabat, marquée par la participation des secrétaires généraux de 32 partis politiques en plus des patrons des cinq centrales syndicales, le Mécanisme présidé par Mohammed Moâtassim, conseiller de SM le Roi, a établi son plan d’action pour les jours à venir pour appuyer les travaux de la Commission consultative de révision de la Constitution (CCRC). Un communiqué émanant des chefs des partis politiques et des syndicats ayant pris part à cette réunion précise que le Mécanisme politique, «en tant qu’espace ouvert au débat constructif et responsable», tiendrait des réunions périodiques à des fins de concertation et d’échange de points de vue concernant les propositions de la Commission de révision dans la limite des délais fixés par SM le Roi. A cette fin, indique le communiqué, le Mécanisme tiendra régulièrement des réunions périodiques, et ce, en fonction de l’avancement des travaux de la CCRC, et au terme de chacune des étapes prévues dans le cadre de son travail. «Les partis politiques et les centrales syndicales pourront ainsi contribuer, par le suivi positif et au moyen d’avis judicieux et de conseils constructifs, à élaborer un compromis historique de nature à faire accéder le Maroc à une nouvelle ère constitutionnelle démocratique tenant lieu d’un pacte renouvelé entre le Trône et le peuple, comme l’a souligné SM le Roi», précise la même source. Ceci dit, la grande question qui se pose aujourd’hui est celle de savoir si les partis politiques seront à la hauteur de ce qui est attendu d’eux au sein du Mécanisme politique de suivi ? Ayant revendiqué durant longtemps des réformes politiques et constitutionnelles, les formations politiques sont appelées à faire leurs preuves. Le défi est énorme. Les Marocains attendent des partis politiques une contribution de poids pour réussir ce grand chantier qui devra faire entrer le Royaume dans une nouvelle ère démocratique et de modernisation. Au sujet de cette question, les observateurs de la scène politique restent pessimistes, étant donné que les partis politiques donnent collectivement l’impression d’être dépassés par les enjeux de la période de refondation constitutionnelle que vit le pays. D’autant plus que les manifestations ayant eu lieu le 20 février et le 20 mars, dans plusieurs villes marocaines, pour réclamer des réformes politiques et socio-économiques, ont bel et bien montré que les partis politiques semblent opter pour une attitude passive, privilégiant de réagir aux événements plutôt que de prendre l’initiative. Comment peuvent-ils reprendre l’initiative politique et peser sur le cours des événements dans les semaines à venir ? C’est la question incessante à laquelle nos formations politiques doivent répondre dans les plus brefs délais. Leur premier rendez-vous avec la Commission Mennouni est pour lundi prochain où ils devront exposer leurs conceptions et points de vue au sujet de la réforme constitutionnelle. A rappeler que le Souverain avait mis l’accent, dans son discours du jeudi 10 mars, sur le rôle de premier plan que les partis politiques sont appelés à jouer dans le cadre de la mise en place d’une nouvelle architecture de la Constitution. «Eu égard à l’intérêt particulier que Nous attachons à voir les partis politiques s’investir dans l’élaboration et la mise en œuvre d’une bonne gouvernance constitutionnelle, Nous avons jugé que leur rôle ne devrait pas se limiter à présenter des conceptions devant votre honorable Commission, mais ils devraient plutôt s’impliquer en permanence dans cette réforme structurelle, et ce, du début jusqu’à la fin», avait indiqué le Souverain dans son discours. Par ailleurs, il convient de préciser que le communiqué émanant des chefs des partis politiques et des syndicats ayant pris part à cette réunion du Mécanisme politique de suivi affirme qu’«un consensus s’est dégagé sur le planning du travail de la Commission, dont la première démarche consiste à recueillir des conceptions et des propositions et à organiser des auditions et des séances d’écoute de toutes les instances et les acteurs concernés, et ce, à compter du 28 mars courant», ajoutant qu’«il y sera annexé, ultérieurement et en tant que de besoin, des mémorandums complémentaires dans des délais précis». A noter que cette réunion, boycottée par le Parti socialiste unifié (PSU), a permis aux acteurs politiques et associatifs d’exprimer leurs points de vue préliminaires au sujet de la réforme constitutionnelle, et ce avant qu’ils ne passent au grand oral devant la CCRC à partir du lundi 28 mars. Le communiqué précise, dans ce sens, que ces derniers ont «réaffirmé leur disposition à s’investir résolument dans toutes les étapes de ce processus de réforme démocratique fondatrice, et ce, du début à la fin, et avec ce que cette dynamique exige en termes de responsabilité, de mobilisation et de disposition à faire des propositions constructives, et ce qu’elle implique comme constance dans le suivi et la concertation constructive». Le communiqué précise, par ailleurs, que Mohammed Moâtassim a souligné, au début de la réunion, que la responsabilité nationale considérable qui échoit à ce Mécanisme s’inscrit dans le processus historique en cours. «Il s’agit, en l’occurrence, de procéder à une révision démocratique profonde qui raffermisse le modèle marocain, lequel se distingue par l’adoption d’une approche participative et concertée dans toutes les réformes profondes que conduit Sa Majesté en synergie avec l’ensemble des composantes de la Nation, comme c’est le cas pour ce qui concerne le Code de la famille, l’Initiative marocaine d’autonomie, l’Instance Equité et Réconciliation, et d’autres initiatives audacieuses qui bénéficient de l’unanimité nationale et du soutien international», précise la même source. Par la suite, Abdeltif Mennouni, président de la CCRC, a fait un exposé sur les travaux préliminaires de la Commission et le planning de son travail, lequel s’étale, ajoute le communiqué, «toutes étapes confondues, jusqu’au mois de juin prochain, et ce, sur la base du cadre référentiel général, tel que défini par SM le Roi, à savoir l’unanimité autour des constantes nationales, les sept piliers démocratiques fondamentaux, et les conceptions pertinentes de tous les mécanismes et les acteurs nationaux concernés, ainsi que l’effort ingénieux et créateur de la Commission».


 Les participants à la réunion du Mécanisme politique de suivi

Chefs des partis politiques :
•  Abbas El Fassi du PI.
• Mohamed Cheikh Biadillah du PAM.
• Abdelilah Benkirane du PJD.
• Salaheddine Mezouar du RNI.
• Abdelouahed Radi de l’USFP.
• Mohand Laenser du MP.
• Nabil Benabdellah du PPS.
• Mohamed Abied de l’UC.
• Thami El Khyari du FFD.
• Abdelkrim Benatik du PT.
• Abderrahmane Benameur du PADS.
• Abdelmajid Bouzoubaâ du PS.
•  Abdesslam Al Aziz du CNI.
• Mohamed Farès du PGV.
• Abdallah Kadiri du PDN.
• Abderrahmane Cohen du PRD.
• Mohamed Ziane du PLM.
• Mohamed Khalidi du PRV.
• Najib Ouazzani du parti Al Ahd Addimocrati.
• Chakir Achahbar du PRE.
• Abderrahim Lahjouji du PFC.
• Ahmed Alami du PEDD.
• Mohamed Drissi du PA.
• Zhor Chekkafi du PSD.
• Said Ghennioui
du parti Annahda.
• Lahcen Madih du PCS
• Abdellah Azmani de l’UDD.
• Mohamed Bani Ould Barka du parti Al Amal.
• Abdelouahed Maâch du PCI.
• Miloud Moussaoui du PLJS.

Chefs des centrales syndicales :
• Mohamed Noubir Amaoui de la CDT.
• Miloudi Mokharik de l’UMT.
• Hamid Chabat de l’UGTM.
• Abderrahmane Azzouzi de la FDT.
• Mohamed Yatim de l’UNTM.

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