Editorial

Éditorial

La Commission Mennouni chargée de la réforme constitutionnelle croule carrément, aujourd’hui, sous les propositions. Les partis politiques, les syndicats, les ONG de la société civile, les organisations professionnelles… tout le monde y passe. Tous ceux qui ont  une idée, ne serait-ce que rudimentaire, sur l’avenir de ce pays pacifique y vont de leur contribution. La démarche pour l’instant est quantitative. Abdeltif Mennouni, et ses amis constituants, rentrent les foins. La bonne graine, l’ivraie, la paille mouillée, les bottes douteuses, les chaumes à brûler, etc. C’est, finalement, l’étape la plus euphorique. La seconde étape, l’étape historique, est celle qui consiste à introduire dans cet amoncellement de «propos» constitutionnels de l’analyse, de l’intelligence, de l’audace, de la créativité, de la discrimination et, enfin, du sens. Deux éléments peuvent faciliter cette tâche. 1) Le discours royal qui est un discours de cadrage. Les sept points avancés par le chef de l’état sont clairs. 2) Le plancher de réformes qui est constitué de tous les éléments redondants, récurrents et répétitifs que l’on trouve dans toutes les propositions de réforme déjà sur la table de la Commission. Le contour de ce socle commence à être connu. Que restera-t-il alors? Peut-être l’essentiel. Ce qui ne fait pas consensus entre les contributeurs, et ce qui n’est cadré par le discours du Souverain. Ce qui fait la différence entre ceux qui se présentent face à la Commission et ceux qui refusent librement de le faire. En fait, il s’agit du plafond de la réforme. De sa philosophie, de sa prétention morale, de son exigence démocratique et politique la plus élevée. C’est exactement ce qui se cache dans la mauvaise querelle sémantique actuellement à la mode — une guerre de mots plus qu’une guerre de sens — entre l’idée de monarchie constitutionnelle et l’idée de monarchie parlementaire.

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