ALM : Selon vous, qui commande le Mouvement du 20 février ?
Abdelkader Elkihel : Je pense que ce mouvement est commandé par deux courants distincts. Le premier est celui de la voix des jeunes. C’est une manifestation qui émane d’une importante tranche populaire. Ces jeunes revendiquent en toute spontanéité leurs droits scandant des slogans positifs basés sur des particularités locales et régionales variées. Par contre, le deuxième courant essaye d’imposer, au détriment de ses jeunes, sa propre idéologie et se manifeste selon un agenda politique précis.
Quel commentaire faites-vous des manœuvres de récupération du Mouvement de 20 février par Annahj et Al Adl Wal Ihssane ?
Les partis et mouvements politiques ne doivent en aucun moment faire véhiculer implicitement leur idéologie à travers la voix des jeunes du 20 février. Bien au contraire, ces parties doivent avoir une vision claire et laisser les membres du Mouvement intervenir en symbiose avec la lignée qu’ils ont tracée au début. Le courage politique est de lancer un débat ouvert et clair visant à déterminer positivement les visions au lieu de dicter des idées préconçues.
En quoi réside le danger de ces manœuvres de récupération ?
Le danger réside dans le fait qu’il n’y a pas une compatibilité entre les différentes composantes du Mouvement du 20 février . Les adhérents s’unissent dans la forme de la protestation mais pas dans le contenu. Cette contradiction est dangereuse dans la mesure où elle ne prête pas une grande importance à l’outil utilisé dans ce genre de manifestation . L’union devient une simple formalité donnant naissance à deux voix contradictoires.
(*) secrétaire général de la jeunesse du parti de l’Istiqlal
