La France est de plus en plus affectée par la chute des marchés qui a aggravé la crise de la dette souveraine en Europe, si l’on en croit les performances décevantes des actions et obligations depuis le début du mois. Les valeurs françaises ont perdu environ 7% depuis le 1er juillet, une performance plus proche des chutes de 8 à 9% constatées dans les pays lourdement endettés de la périphérie de la zone euro que de la baisse de 2% en Allemagne. L’écart de rendements des obligations françaises, longtemps considérées, avec les allemandes, comme une référence sur le marché des emprunts d’Etat en Europe, a atteint jusqu’à 74 points de base par rapport au Bund allemand. Selon des analystes, cet écart pourrait se creuser en raison de l’exposition du pays à l’Italie, la troisième économie de la zone euro. La France devra également porter le poids du deuxième plan de sauvetage, de plusieurs milliards d’euros, de la Grèce, et peut-être aussi du Portugal et de l’Irlande. La dette de la France devrait atteindre un pic de 86,9% du Produit intérieur brut fin 2012, avec un déficit public de 4,6%, selon les estimations du gouvernement. Mais ces niveaux de dette et de déficit restent largement inférieurs à ceux des pays périphériques de la zone euro et les analystes recommandent de ne pas surestimer le danger. «En dehors des banques, on n’a pas constaté d’effet de contagion sur les obligations d’entreprises jusqu’ici, ni d’inquiétudes particulières de nos clients», déclare Sébastien Barthélémi, analyste crédit chez Louis Capital Markets à Paris.