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Hors-jeu : Fus, fusion, fissure

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Le ballon risque d’imploser faisant exploser par là la même deux clubs Marocains de football. Ce qu’ont fait le FUS et le TSC remet au goût du jour une culture d’irresponsabilité et de laxisme, observée chez certains dirigeants dont la plupart n’ont d’un dirigeant que le cigare et le verre qui va avec. Les grandes manchettes de la presse nationale dénoncent ce «deux en un» contre tous les règlements. Les spécialistes en la matière, les juristes et les responsables de la FRMF, du GNF I et des ligues nationales qualifient cette fusion de viol flagrant de la loi. Un événement sur toutes les langues du large public du football. A Casablanca, en raison de l’avenir gâché de dizaines de jeunes footballeurs qui misaient sur leur appartenance au TSC pour s’épanouir sur le plan social. A Rabat, le large public du FUS qui s’est touché dans sa profonde dignité. Et enfin à Tanger où l’Ittihad local se considère comme la principale victime de ce nouveau-né de père inconnu. Il semblerait que le FUS ou plutôt ses membres qui ont été derrière la fameuse fusionnelle voudraient éviter à leur club de sombrer dans la faiblesse. Or la relégation en seconde Division ne rend pas un club faible, mais elle fait découvrir ses faiblesses qu’il doit surpasser. Il faut loger dans l’hôtellerie de son cerveau des idées contradictoires, et posséder assez d’intelligence désintéressée, assez de force ironique pour leur imposer la paix. Le nouveau club contre-nature ne semble pas prêter la moindre attention au remue-ménage qu’il a provoqué. Un nouvel entraîneur est déjà choisi pour préparer le FTS. Il faut dire que si les gens sont souvent fort mécontents de leur sort, ils demeurent très satisfaits d’eux-mêmes. Au milieu de ce grand tollé soulevé par les différents observateurs, Larbi Lâoufir, président du FUS fusionné considère, le plus calmement du monde, que ladite fusion est tout ce qu’il y a de plus légale !! Il puise ce raisonnement dans une logique tout autre : la réhabilitation du FUS. Comme si ce club ancré dans l’histoire du sport national perd toute sa dignité parce qu’il jouera en GNF II. Que penser de ces équipes non moins importantes que le défunt FUS, et qui ont évolué à maintes reprises en seconde Division ? Est-ce que le MAS, la RSS, le DHJ, le KAC, le SCCM pour ne citer que ceux-ci ont perdu leur dignité en effectuant un passage obligé en GNF II ? Il a toujours été question d’argent et de moyens, un point c’est tout. Maintenant le FUS considère que seule la Régie de tabac est en mesure de le sauver. D’autant plus que le prix des cigarettes vient d’augmenter immédiatement après la privatisation salvatrice. Une manière civilisée d’inciter les fumeurs à rompre une bonne fois pour toutes avec l’une des plus mauvaises habitudes de l’Homme. C’est antisportif. Qui avait dit de ne jamais vendre la peau de l’ours avant de l’avoir tué ? L’absurdité d’une chose n’est pas une raison contre son existence, c’en est plutôt une condition. L’affaire est loin d’être terminée.

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