Apprendre, c’est bien, mais mettre en pratique ce qu’on a appris, c’est mieux. Cette idée a sous-tendu les travaux qui ont marqué la célébration de la Journée nationale de la lutte contre l’analphabétisme. Organisée jeudi à Rabat par la direction homonyme près le ministère de l’éducation nationale en collaboration avec le bureau de l’Unesco à Rabat et l’ambassade de l’Union européenne, la rencontre a eu pour thème «L’alphabétisation, une voie vers l’insertion». Les participants l’ont affirmé d’entrée : une alphabétisation sans intégration dans le tissu social et dans le réseau productif est peine perdue, ou peut s’en faut. Finie donc l’alphabétisation fonctionnelle qui apprend à lire et à compter. Aujourd’hui, l’objectif assigné à l’entreprise est de former un citoyen capable de se prendre en charge et de participer à la vie politique de son pays. Le directeur des services de lutte contre l’analphabétisme l’a clairement dit: le but est de doter l’analphabète des moyens qui lui permettent de se réaliser en s’intégrant dans la communauté. Et dans le cas du Maroc, c’est une priorité. La 2ème priorité après la santé. Pourtant, l’analphabétisme persiste. En dépit de 5 millions de bénéficiaires en cumulé, il y a encore actuellement quelques 10 millions d’analphabètes et cela freine le développement durable et le progrès démocratique. Dans le cas d’un pays qui donne l’exemple dans de nombreux autres domaines, c’est une tâche, a dit l’ambassadeur de l’ensemble européen au Maroc. Et, parce que l’UE entend pleinement coopérer dans un domaine qui touche à la consolidation de la démocratie, au progrès social et au développement économique durable, elle presse la direction et les associations civiles d’aller plus vite en besogne. Le diplomate l’a dit solennellement : «l’Europe accorde à la lutte contre l’analphabétisme quelque 300 millions de dirhams, soit 20% des engagements totaux dédiés à cette cause, alors elle veut des résultats plus rapides et plus tangibles. Nous ne nous posons pas en donneurs de leçons», a dit l’ambassadeur. «Mais les autorités marocaines ont assez conscience des enjeux pour qu’elles partagent notre point de vue», a-t-il ajouté. L’Unesco a un autre de point de vue. C’est que la participation de la société civile est indispensable. L’analphabétisme également n’est plus ce qu’il était et Internet en a élargi les horizons. Le représentant de l’organisation onusienne l’a affirmé : «il faut non seulement apprendre la lecture du quotidien, mais aussi exercer un métier et plus encore, savoir communiquer au-delà des espaces communautaires».