Le Parti socialiste unifié est déterminé à entrer de plain-pied au champ politique et à marquer sa présence. Lors d’une conférence de presse donnée mardi à Rabat, il a critiqué le projet de loi relatif à la création des partis politiques et le projet de loi organique sur la Chambre des représentants. Le Comité exécutif du PSU a estimé que ce projet est sous-tendu par une vision impliquant le maintien du statu quo et qu’il accorde, « à l’Etat et à certains de ses appareils, les moyens légaux de contrôle politique et d’intervention dans les affaires intérieures des partis ».
Le Comité exécutif de ce parti, composé du Mouvement pour la démocratie, de l’Organisation de l’action démocratique populaire et du courant des Démocrates indépendants, ainsi que d’autres sensibilités de gauche, a exprimé le souhait de voir les consultations suivre une « nouvelle voie qui tranche avec les vieilles méthodes de consultations formelles ou d’exclusion totale ».
La réforme véritable et effective des partis et la mise à niveau de ces derniers pour qu’ils puissent jouer leurs rôles dans l’encadrement et la représentation des citoyens, la promotion des valeurs de citoyenneté et la contribution au développement du pays sont « tributaires de l’existence d’une réelle volonté de réforme de la part de l’Etat » . Une volonté qui doit se traduire par « la libéralisation de l’espace politique», estime le Comité exécutif.
Par ailleurs, le PSU a fait état de son intention d’entreprendre des initiatives allant dans le sens d’un «amendement radical de ce projet».
En outre, il a appelé à la création d’une commission neutre et indépendante par rapport à l’appareil administratif, chargée de superviser et de contrôler les élections ainsi que la mise en place de toutes les garanties offrant à la société civile toutes les facilités qui lui permettraient de suivre et de contrôler ces élections.
D’un autre côté, le Comité s’est prononcé en faveur du scrutin de liste à la proportionnelle sur la base du plus fort reste, en préconisant l’exclusion, aux termes de la loi, des listes n’ayant pas au moins 10 % de candidates.
Le Comité a également appelé à l’instauration d’un climat de liberté politique durant les opérations électorales et à l’abrogation de toutes les dispositions interdisant l’appel au boycott ou à la non-participation aux élections, aussi bien celles que contient le Code électoral que celles prévues par la loi portant organisation de la Chambre des représentants. Il réclame aussi des placards publics pour l’affichage des appels à la non-participation et la reconnaissance du droit des partisans de cette tendance à l’expression et à la défense de leur opinion.
Les membres du Comité ont mis l’accent sur l’importance que revêt la rédaction du nouveau Code électoral et l’établissement de nouvelles listes électorales, estimant que le code en vigueur contient de nombreuses dispositions qui laissent la voie ouverte à la possibilité de malversation et de falsification. Ils ont, enfin, appelé à la généralisation de la carte d’identité nationale à tous les électeurs et estimé nécessaire de prévoir des sanctions réprimant toute violation ou dépassement que commettraient les personnes chargées des listes électorales, notamment la privation du droit à se porter candidat.