Culture

«Je ne me cloisonne pas dans un style particulier»

Aujourd’hui le Maroc : Vous avez joué sans partition ce soir, est-ce qu’il y a des parties improvisées ?
Anouar Brahem : Oui, il a y des parties improvisées. La musique est écrite, ce sont des pièces qui sont composées. Mais à l’intérieur de ces pièces composées, j’aime toujours laisser place à l’improvisation. Moi-même, je suis musicien, je suis un improvisateur aussi. J’aime bien, au-delà de ce qui est écrit, me laisser aller à ce que peut m’inspirer aussi bien la composition elle-même que ce qui se produit le jour d’un concert dans la salle, en fonction du public, de ses attentes et de mon humeur.
Partant du concert de ce soir, vous avez mêlé à la musique orientale des harmonies occidentales…
Je joue mes compositions, et je suis un musicien nourri de musique classique arabe. Mais en tant que compositeur, je ne me cloisonne pas dans un style particulier. Donc, je me laisse aller au gré de mon inspiration et de mon imaginaire. Et mon inspiration reste ouverte à toutes les formes musicales. Je ne peux pas vous dire si c’est occidental ou oriental… Qu’est-ce que cela veut bien dire après tout ?
Pour moi, ça n’a pas tellement d’importance. Toute démarche de composition est par définition ouverte.
Je puise certes dans mes racines, mais je ne me ferme pas à ce qui est actuel. Je recrée aussi, chaque jour, nos propres compositions arabes. Et puis, je n’entre pas dans l’analyse de ce que je fais. Ma seule préoccupation est de créer des compositions. Je n’aime pas trop l’idée de mettre des définitions, des étiquettes sur mes compositions.
Les trios ne sont pas très fréquents dans la musique arabe. Comment vous est venue l’idée d’en former un ?
En fait, je suis très proche d’une tradition modale, je reste très attaché à l’écriture monophonique de la musique.
Je reste très attaché à l’ensemble restreint de musiciens, tel qu’il existe dans le jazz, tel qu’il existait beaucoup dans la musique arabe dans les années 20-30. L’orchestre arabe s’est agrandi à partir des années 40-50, et il est devenu, malheureusement, un orchestre pléthorique.
Je m’exprime mieux dans ce genre de formations restreintes. Je me sens mieux à l’aise dans une structure qui s’adapte à la musique de chambre. D’ailleurs, ce que les musiciens de jazz ont particulièrement réussi, c’est de faire en sorte que des formations restreintes (trio, quatuor, quintette) arrivent à atteindre la densité d’un orchestre.

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