Economie

Bachir Saoud : «Le niveau dégagé actuellement par les oasis est loin de permettre une accumulation de richesse»

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ALM : Plusieurs conventions ont été signées en marge de la deuxième édition de Sidattes. Dans quel cadre s’inscrivent ces partenariats ?
Bachir Saoud : Notre ambition est de structurer le marché avec des contrats et dispositifs fiables afin d’assurer la dynamique de la filière phoenicicole. Les partenariats signés lors de cette édition visent essentiellement à offrir aux producteurs et coopératives un outil d’accompagnement pour réaliser une production unifiée dans tous les groupements d’intérêt économique. Le volet formation a la part belle de ces partenariats. Le but étant d’initier les producteurs aux bonnes pratiques pour maîtriser leurs projets. Nous œuvrons également à les doter de moyens techniques, notamment les unités frigorifiques. En somme, 12 projets verront le jour dont deux à Goulmim et Tata, quatre dans la région de Drâa, cinq à Tafilalet et un à Figuig. Avec cette nouvelle organisation, nous pourrons couvrir l’ensemble de l’espace oasien traditionnel et maîtriser facilement la commercialisation des dattes.

Quel rôle jouent les oasis dans la création de richesse et de valeur ajoutée ?
Les oasis ont une place primordiale dans le développement socio-économique que cela soit sur le plan régional ou national. Le premier objectif à réaliser par les oasis est de permettre à toute une population d’avoir une vie décente. Bien entendu, le niveau dégagé actuellement par les oasis est loin de permettre une accumulation de richesse et donc une amélioration notable et sécurisée des revenus des agriculteurs. Le but et le défi du programme mis en place à l’horizon 2020 sont de faire en sorte qu’on ne soit plus dans une dynamique simplement de subsistance mais de développement économique. En sauvegardant les contraintes physiques, sociales, historiques et culturelles que pose l’espace oasien, et qui sont des contraintes assez objectives et particulières, nous assurerons un développement économique et une optimisation de tous les efforts consentis. Cela est réalisable bien évidemment par l’intégration des dernières technologies et la rationalisation des activités économiques. Ces paramètres regroupés permettront d’atteindre des valeurs ajoutées très conséquentes, en l’occurrence le développement économique des régions concernées.

Parmi les entraves qui menacent le développement de la filière nous relevons le «Bayoud». Quelle est votre stratégie pour limiter les conséquences de cette maladie ?
En effet, cette maladie endémique, qui s’est étendue à un certain nombre de foyers, reste maîtrisable. Toutefois son éradication demande beaucoup de temps. Il est utile de souligner que le palmier dattier a sa propre logique. Sa chronologie est très lente et donc il faut s’y adapter. Les programmes sont lancés actuellement. Les moyens mis en place commencent à donner plus de résultats surtout au niveau de la sélection du matériel génétique résistant naturellement à ce champignon. En parallèle, tout un travail de recherche fondamental réalisé au niveau de l’Institut national de recherches agronomiques pour identifier un champignon concurrent à celui responsable du Bayoud. Cette action permettrait la finalisation d’une technologie adaptée. Dans ce sens, il faudra préparer le terrain pour ce nouveau champignon et ce, en se dotant de moyens appropriés pour injecter le sol dans de bonnes conditions. Par ailleurs, la réhabilitation de l’espace oasien est déterminante afin que les profils variétaux existants actuellement soient également remplacés par de nouvelles plantations. Ce renouvellement tient en compte la sensibilité du Bayoud.

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