Travail des jeunes : Une feuille de route pour la stratégie nationale

Le Séminaire national sur l’emploi des jeunes qui est organisé à Rabat du 5 au 7 décembre par le ministère de l’emploi et de la formation professionnelle en collaboration avec le Bureau international du travail (BIT) a donné l’impression d’un final en même temps que d’une nouvelle donne. En rappelant toute la série de mesures qui ont été prises en matière d’emploi sous son mandat, Jamal Rhmani n’a pas manqué d’en souligner la logique interne qui, selon lui, a abouti à l’organisation du séminaire. Il a également souligné la gravité du problème en convenant que «la problématique de l’emploi revêt un caractère multidimensionnel et comporte des aspects macroéconomiques, sectoriels et institutionnels». En fait, a-t-il estimé, les jeunes diplômés et  l’entrée croissante des femmes sur le marché du travail, du fait de leur nécessaire participation à l’activité économique, ont introduit de nouvelles donnes dans la configuration des relations entre demande et offre de travail. Et c’est de cette globalité originelle et de la complexité croissante de cette problématique que le séminaire tient sa pluralité. En même temps que des représentants des ministères, y participent ceux du Conseil économique et social (CES), du Conseil supérieur de l’enseignement (CSE), des employeurs, des syndicats, des associations de la société civile, du Bureau international du travail (BIT), de la Banque mondiale (BM), de l’Union européenne (UE), des ambassades de France, d’Espagne, d’Allemagne et du Canada… En fait, indique-t-on de source proche du ministère, les attentes exprimées autour du séminaire tiennent à la qualité des experts nationaux et étrangers qui y prennent part. Car, ajoute la même source, rien moins que l’intitulé de la réunion, lequel est l’emploi des jeunes, une préoccupation partagée, rend compte des objectifs qui lui sont assignés. Outre une feuille de route pour une stratégie nationale de l’emploi, le séminaire a pour objectif de formuler une nouvelle génération de mesures de promotion de l’emploi des jeunes, de proposer un dispositif de gouvernance du marché du travail et de se prononcer sur le projet d’appui au travail décent et productif des jeunes au Maroc, en Algérie, en Tunisie et en Mauritanie. De la feuille de route, le ministère dit ceci : «La tenue de ce séminaire constitue une opportunité pour faire mûrir la réflexion et obtenir un regard croisé autour d’un projet de feuille de route pour l’élaboration d’une stratégie nationale de l’emploi qui s’articule autour des trois axes que sont le cadre macroéconomique de l’emploi, les mesures actives de promotion du marché du travail et la gouvernance de ce marché avec sa composante essentielle qu’est l’intermédiation». C’est précisément sur le plan de cette intermédiation et des mesures propres à promouvoir de nouvelles opportunités d’embauche que se situe la participation des experts du CES au séminaire. En annonçant que le Conseil compte présenter à la fin du mois son rapport sur le travail des jeunes -question dont il s’est autosaisi au lendemain de sa création-, Chakib Benmoussa a laissé entendre que le séminaire pourrait bénéficier de la primeur de certaines de ces conclusions.