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Mohamed Darif : «Les partis qualifiés de petits sont privés de tout moyen»

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ALM : À quoi sert-il d’avoir des petits partis dans le champ politique marocain ?
Mohamed Darif : Le multipartisme est un concept qui exige l’existence de grands et de petits partis. On ne peut pas donner un sens à ce concept en ne légitimant que les grands partis. Parce que tous ces grands partis ont un jour été petits, créés sur la base d’une idée, du rassemblement de quelques personnes avant d’évoluer. Et tout citoyen a le droit de former un parti. C’est une fausse idée de dire que la rationalisation du paysage politique exige de favoriser les grands partis aux dépens des petits. C’est contraire à la démocratie. En France, en Grande-Bretagne, aux Etats-Unis, bien qu’on n’entende parler que de grands partis, il existe chez eux des centaines d’autres petits.

Quel rôle jouent-ils ?
Le rôle des petits partis ne se limite pas à la représentation des citoyens au Parlement, mais il doit aussi prendre en compte l’encadrement des citoyens et leur formation politique. Les partis qualifiés de petits sont privés de tout moyen. D’autres sont qualifiés de grands par rapport au nombre de sièges obtenus au Parlement et favorisés par l’arsenal juridique. Mais il faut mettre en cause ce critère de petits et de grands partis. Des partis qui ont une force électorale sont tout simplement absents sur le plan idéologique et politique, sans aucune force de proposition.
C’est un constat aujourd’hui, des partis de la gauche comme le PSU et Annahj Addimocrati sont plus présents idéologiquement et dans la société que les grands partis. Ils sont présents dans l’université, dans les centrales syndicales, dans les organisations de droits de l’Homme, dans le mouvement de la rue. D’autres n’ont aucun apport et sont de simples entreprises électorales.
 
Ces partis sont-il menacés de disparition ?
Au Maroc, dès qu’un parti obtient une autorisation pour commencer ses activités, il n’a aucune contrainte, il peut vivre éternellement. Mais la nouvelle Constitution ainsi que les dispositions des nouvelles lois sur les partis imposent à ces derniers un cahier des charges (tenues de congrès, échéances, démocratie interne…).
Ainsi si désormais les autorités veillent à la stricte application de ces lois, un grand nombre de ces partis qui n’ont pas de véritables activités disparaîtront.

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