Dar Attaliba d’Oujda a abrité, vendredi dernier, la onzième session du conseil administratif de l’Académie régionale de l’éducation et de la formation de l’Oriental (AREF Oriental). Une session présidée par Mohamed El Ouafa, ministre de l’éducation nationale, et des membres dudit conseil et qui s’est tenue à huis clos puisque le ministre a donné ses ordres pour que la presse n’y assiste pas.
Selon une déclaration faite par M. El Ouafa à la presse qui l’attendait devant le lieu de la réunion et qui avait scandé des slogans de protestation contre cette décision, «les premières réunions de chaque année sont consacrées à l’approbation du rapport financier et des marchés lancés. De surcroît la presse n’a pas droit d’accès». Et d’ajouter: «Certes, mes prédécesseurs permettaient à la presse de prendre part aux réunions des conseils des AREF et de les couvrir médiatiquement, mais ils avaient tort. J’essaie d’appliquer le règlement pour que les conseils des AREF se déroulent comme les autres conseils d’administration tenus par des institutions publiques. C’est le cas de ceux de l’OCP ou les chaînes de radio et de télévision», a t-il expliqué. Et de conclure: «La couverture médiatique ne peut se faire que lors de la deuxième réunion annuelle qui aura lieu en juillet et qui débattra du programme d’urgence et des préoccupations pédagogiques». Une telle interdiction a provoqué le mécontentement des journalistes locaux qui ont tenu un sit-in de protestation contre ce qu’ils ont qualifié d’atteinte à la liberté d’expression et accès aux sources d’information. De même, la section locale du Syndicat national de la presse marocaine a publié un communiqué dans lequel elle fustige ce qu’elle a qualifié de blocage prémédité afin que les budgets alloués aux académies ne soient pas étalés au grand jour. Une décision qui va à l’encontre de l’esprit de la nouvelle Constitution qui garantit le droit à l’accès à l’information. Les journalistes n’étaient pas les seuls à exprimer leur mécontentement du moment que dix membres des commissions élues représentant les syndicats, les associations des parents d’élèves, les représentants de l’enseignement privé et du préscolaire ont de leur côté quitté la réunion du conseil en guise de protestation contre ce qu’ils ont qualifié de débat unilatéral imposé par le ministre.