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Abdellah Guedira : «Des muftis importent des concepts et sèment la zizanie»

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ALM : Y’a-t-il selon vous une anarchie des fatwas au Maroc ?
Abdellah Guedira : Il existe un nombre de personnes qui émettent des fatwas et qui sont la cause d’une véritable confusion chez le récepteur. Chacun le fait selon son propre degrés de compréhension, de savoir, aussi parfois selon ce que leur dictent leurs passions, associant à la religion musulmane ce qui ne lui appartient ni de près ni de loin. Aussi, ce genre de muftis  importent toutes sortes de concepts d’Orient qui n’ont rien à voir avec ce qui se pratique au Maroc et sèment  parfois la zizanie. Alors qu’ils doivent sauvegarder l’identité marocaine, la stabilité du pays, et respecter la spécificité  religieuse du rite malékite.

Certains observateurs pointent du doigt le vide laissé par le Conseil des ouléma ?
Il n’y a pas de vide laissé par les Conseils locaux des ouléma. Ces derniers dans toutes les villes du Royaume répondent  chaque jour, que ce soit à travers des appels téléphoniques, des visites, ou des rencontres dans les mosquées, un nombre important de questions de citoyens.  
Ainsi les théologiens de ces conseils locaux s’attellent à répondre à toute question concernant les comportements, l’éthique, les choses ordinaires de la vie courante et les pratiques religieuses de l’Islam. Pour ce qui est des questions ayant trait de la chose publique à l’échelle nationale, c’est le Conseil supérieur des ouléma présidé par SM le Roi qui s’en charge.  

Dans le nouveau cahier des charges imposé aux télévisions marocaines, le ministre de la communication prévoit l’instauration d’émissions religieuses et de fatwas. Qu’en pensez-vous ?
Il s’agit là d’une initiative louable. Que les ouléma accueillent à bras ouverts. Il faut que les personnes à qui reviendra la responsabilité d’animer  de tels programmes soient à la hauteur, et répondent à un certain nombre de conditions leur offrant suffisamment de légitimité auprès des ouléma. Emettre une fatwa est semblable à l’acte de légiférer, une fatwa ne doit donc pas être prononcée par quiconque. Le mufti doit connaître d’une manière profonde l’Islam, et des principes du rite malékite. Aussi connaître l’exégèse de tout le Coran et de la Sunna, maîtriser parfaitement la langue arabe, et être un bon pratiquant et suffisamment doué et intelligent pour transmettre un savoir qui sert la société, préserve son identité, sa spécificité religieuse, et veille à la stabilité du pays.

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