Chroniques

Périscope : Les Etats-Unis positivent

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Israël continue de libérer des détenus palestiniens, y compris des prisonniers se réclamant de mouvements radicaux, comme le Hamas et le Jihad islamique. Au départ, Ariel Sharon n’avait donné son accord de principe que pour la libération de détenus sur la base de critères draconiens retenus par les services spéciaux, excluant celle de détenus appartenant à ces mouvements. Il faut croire donc que les pressions de l’Administration américaine ont été payantes puisque le gouvernement israélien est revenu sur ses critères pour élargir quelque millier de prisonniers palestiniens d’opinion. Les Etats-Unis ont d’ailleurs tempéré leurs demandes de dissolution immédiate des groupes militants palestiniens, acceptant que le cessez-le-feu actuel soit un préalable nécessaire. Ariel Sharon lui-même considère désormais que la trêve de trois mois donnera au Premier ministre palestinien Mahmoud Abbas le temps nécessaire pour s’imposer et consolider sa popularité, ce qui va lui permettre de démanteler progressivement les groupes armés. « Les deux parties acceptent maintenant le cessez-le-feu comme une bonne idée et le scepticisme qui animait au départ les Israéliens a évolué », commente le New York Time. C’est donc la course contre la montre en Palestine pour sauver le cessez-le-feu et partant le processus de paix contenu dans la « feuille de route ». Même si Mahmoud Abbas a annulé une rencontre avec Ariel Sharon qu’il accuse de ne pas prendre les mesures nécessaires pour l’application du plan de paix du Quartette. Pour éviter le pire, l’Administration Bush compte dépêcher au Proche-Orient la Conseillère aux Affaires de sécurité nationale, Condoleezza Rice. Une tournée régionale du Secrétaire d’Etat Colin Powell, lui-même, n’est pas exclue dans les conditions actuelles. Elle est en tout cas évoquée par l’Autorité palestinienne. Ariel Sharon et Mahmoud Abbas devraient, eux-aussi, se rencontrer dans la foulée de leur récente visite à Washington. Ces développements interviennent alors que le chef des négociateurs palestiniens Nabil Chaâth dénonçait la poursuite de la construction du « mur de la honte » entre Israël et la Cisjordanie, qui met en péril le processus de paix. En outre, l’isolement du Président Yasser Arafat dans son quartier général de Ramallah rend les choses plus difficiles pour Mahmoud Abbas. Arafat est le Président élu du peuple palestinien. Le processus de paix ne peut évoluer que si la position du Premier ministre palestinien était renforcée, chose que seuls les Israéliens peuvent faire dans l’état actuel des choses.

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