Elle est jeune, jolie et fait partie des sept femmes marocaines à pratiquer l’haltérophilie. Le sourire toujours aux lèvres, même quand elle pratique son sport favori, soulevant des dizaines de kilogrammes. A 19 ans, Wafaa Ammouri est la première Marocaine à représenter l’haltérophilie nationale aux Jeux Olympiques. La jeune sportive a arraché son billet de participation à la plus grande et prestigieuse compétition sportive de la planète après avoir accumulé les bons résultats, en mai dernier, à l’occasion du championnat africain qui s’est déroulé en Tunisie.
Lors de cette manifestation, l’haltérophile marocaine a occupé une précieuse deuxième place en glanant trois médailles d’argent et trois médailles de bronze dans la catégorie des 63 kg, ce qui lui a ouvert les portes d’Athènes aux côtés de Yassine Zouaki, sociétaire du WAC, permettant à cette discipline de renouer avec le giron olympique puisque le Maroc n’a pas été présent au concours d’haltérophile, comptant pour les J.O. depuis l’édition d’Atlanta en 1996. Native d’El Jadida, cette jeune femme a investi une discipline sportive jusque-là réservée aux hommes. Mais comment y-est-elle arrivé ? «Par une pure coïncidence», n’hésite-t-elle pas à répondre. Elle a d’abord commencé par le karaté, art martial qui l’a séduite depuis sa tendre jeunesse. Au sein de son club jadidi, sa taille et sa force ne sont pas passées inaperçues.
Son entraîneur lui propose alors de se reconvertir en haltérophile. Un choix qui n’a pas trop plu à ses parents. « ce n’est pas un sport pour jeune demoiselle », n’ont-ils pas arrêté de dire. Mais elle a tenu bon et a finalement imposé son choix. Depuis, le poids et les haltères sont devenus son lot quotidien. La jeune haltérophile a même dû interrompre ses études pour pouvoir se consacrer entièrement à sa passion. Les entraînements de l’équipe nationale se déroulent en effet matin et soir. C’est qu’il faut une musculature très développée pour arriver à soulever des dizaines de kilos. Pour sa part, Wafaa soulève 75 kg à l’arraché et entre 95 et 100 kg à l’épaulé. Ces poids sont les objectifs qu’elle s’est fixés pour Athènes.
Pour le plus grand rendez-vous sportif, elle garde la tête sur les épaules. Ce ne serait pas une grande déception si elle n’arrive pas à monter sur le podium olympique. Elle sait que la concurrence des européens de l’est,les Bulgares notamment, sera très rude. Tout ce qui l’intéresse est de se donner à fond afin de défendre les couleurs nationales de son mieux.
Mais Wafaa Ammouri a beaucoup d’ambition. Du haut de ses 19 ans, elle voit plus loin qu’Athènes. Se trouvant en Bulgarie depuis le 5 août dernier avant de s’envoler vers la capitale grecque, les deux haltérophiles ainsi que leur entraîneur, Bouchaîb Aouzane, ont une autre compétition dans leur ligne de mire : les Jeux panarbes qui se tiendront du 24 septembre au 8 octobre à Alger. Un prélude aux championnats du monde prévus en 2005.