ALM : Dans quelle situation, l’Union africaine de Yoseikan Budo (U.A.Y.B) a vu le jour ?
Jean Balima : L’Union africaine de Yoseikan Budo a vu ses débuts lors d’un stage international de Yoseikan Budo en 1996 à Dakar. En effet, sur mon initiative, le Sénégal a organisé un stage international de Yoseikan Budo, dirigé par maître Hiroo Mchizuki. À ce stage, j’ai invité la Fédération algérienne de Yoseikan Budo, dirigée par Batata, la Côte d’Ivoire, avec maître Edouard Mockey. En marge de ce stage, nous avons, avec Batata et maître Mockey (ami et ancien élève du Maître Hiroo Mochizuki), mis en place une structure provisoire de l’U.A.Y.B. A nous trois, dès 1996, nous avons formé l’axe de développement du Yoseikan Budo en Afrique en organisant différents stages, où nos pratiquants se rencontraient pour échanger leur expérience.
Le Maître Hiroo Mochizuki a assisté à la naissance de l’U.A.Y.B à Dakar, respecté et encouragé cette union à ses débuts. Des Africains avaient décidé de prendre leur responsabilité en tentant d’apporter leur pierre à l’édifice du Yoseikan Budo. À la suite de cette décision, différents stages ont été organisés (1998), notamment un grand stage d’arbitrage à Alger, ou nous avons eu des cadres qui ont été formés à l’arbitrage. Depuis 1996, à nous trois (Balima/Batata/Mockey), nous avons constitué l’axe du Yoseikan Budo en Afrique, en incitant les différents pays africains à nous rejoindre pour porter haut le défi des Africains, soucieux de développer le Yoseikan Budo en Afrique, dans un esprit de respect, de solidarité et de fraternité, tout en restant fidèles aux grands idéaux prônés par les Maîtres Minoru et Hiroo Mochizuki. Nous avons, tous les trois, la capacité intellectuelle, car je suis docteur en droit de l’Université de Paris I (Sorbonne), Maître Mockey est docteur en Pharmacie, Monsieur Batata est également universitaire.
Quels sont les pays membres de l’U.A.Y.B, et quelles sont les sources de financement ?
Les pays membres de l’Union sont les suivants : Algérie, Bénin, Burkina, Mali, Côte d’Ivoire, Togo, Niger, Guinée-Bissau, Sénégal, Tunisie. Après la demande d’adhésion du Maroc, nous aurons celle du Congo, de Madagascar et de la Guinée (Conakry) et l’île de la Réunion. Pour l’instant, la source de financement est uniquement la cotisation annuelle qui est de l’ordre de 300 euros. À la prochaine réunion de l’Union, qui devra se tenir en décembre 2004, il faudra que nous envisagions d’autres sources de financement.
Votre forte croyance au Yoseikan Budo et aux différents membres de l’Union peut-elle être considérée comme le vecteur de la prospérité de l’Union ?
Je crois fortement au Yoseikan Budo, tant cet art martial est généreux et riche aussi bien niveau éducationnel que physique. Je le pratique depuis 1977 ( dojo montorgueil/halles de Maître Hiroo Mochizuki ) et je ne l’ai jamais abandonné malgré mes excursions dans d’autres disciplines martiales. Je suis reconnaissant à maître Hiroo Mochizuki de m’avoir fait découvert cette discipline après le karaté wado ryu que j’ai pratiqué avec lui, car cette discipline m’a apporté la stabilité dans la vie familiale ( tous mes enfants sont pratiquants) et l’épanouissement dans la vie professionnelle. Les autres membres de l’Union, notamment maître Mockey et monsieur Batata (Président de la Fédération algérienne des arts matiaux) sont aussi des personnes soucieuses du devenir du Yoseikan en Afrique et apportent tous les jours leur disponibilité et leur engagement au Yoseikan Budo. La participation du Maroc ne pourra qu’être un élément propulseur d’idées et donner à notre Union une nouvelle dimension. Les jeunes générations comptent sur nous pour réussir notre projet. Nous sommes responsables de ces générations.
La Fédération royale marocaine du Yoseikan Budo a déposé dernièrement son dossier d’adhésion à l’Union africaine de Yoseikan Budo. Que pouvez-vous nous dire de cet événement ?
C’est un grand événement, qu’un des grands pays d’Afrique nous rejoigne. Cela va générer de l’émulation et donner encore plus de crédibilité à notre organisation. Le Maroc est le bienvenu avec toute sa richesse d’hommes et son expérience dans la conduite des projets d’envergure.
Quel est le programme de l’U.A.Y.B pour la saison 2004/2005 et quelles sont les perspectives à moyen et long termes ?
Pour la saison 2004/2005, le programme est ambitieux. Nous aurons des stages techniques de perfectionnement avec compétiteurs, des stages de formation d’arbitres et surtout un rendez-vous important : le 1er Championnat d’Afrique de Yoseikan Budo.
Que pensez-vous de la participation du Maroc au stage international de Yoseikan Budo organisé à Dakar en août 2004 ?
Nous avons été tous séduits par la simplicité, l’intégration des participants Marocains. Je ne sais pas si c’est le Yoseikan Budo qui transforme les gens ou si ce sont les gens généreux et humbles qui sont attirés par le Yoseikan Budo. Le gouverneur et l’ambassadeur du Japon m’ont confié leur reconnaissance à votre encontre. Ils ont trouvé une délégation empreinte d’humanisme et de partage.
Un dernier mot du Maître…
L’Union ne sera pas facile, mais il nous importe d’être solidaires, soudés, impénétrables face aux divisions et aux manoeuvres qui viennent de toute part et surtout fidèles aux intérêts de notre continent et aux idéaux du Yoseikan Budo, tels que prônés à ses débuts par les Maîtres Minoru et Hiroo Mochizuki.