Aziz Daouda : Le bilan est positif

Alm : Comment évaluez-vous la participation marocaine aux Jeux Olympiques d’Athènes ?
Aziz Daouda : Les Jeux Olympiques grecs ont démontré encore une fois une seule chose, l’athlétisme est le sport qui brille le plus lors de ce grand événement sportif. Depuis une vingtaine d’années, c’est bien l’athlétisme qui a offert au Maroc les plus grand nombre de médailles olympiques. Les choses n’ont pas changé à Athènes. Il a fallu attendre le début des épreuves d’athlétisme pour voir le drapeau marocain flotter dans le ciel athénien. C’est un état de fait qui a toujours existé et que les jeux d’Athènes ont confirmé.
S’il y a un sport qui fait toujours parler de notre pays à l’international, c’est bien l’athlétisme. Pour revenir à la prestation des différents athlètes engagés dans ces J.O., je dirais qu’elle a été satisfaisante. Le bilan de la participation de l’athlétisme national aux Olympiades est positif. Nous avons réussi à glaner trois médailles, deux en or par le biais du phénoménal Hicham El Guerrouj sur le 1.500m et le 5.000m, et une troisième en argent grâce à la seconde place de Hasna Benhasssi sur le 800m.
Mais ce ne sont que deux athlètes qui ont réussi à monter sur le podium olympique …
Les Jeux Olympiques, toutes disciplines sportives confondues, ne réunissent que la crème des athlètes, ceux qui y excellent le plus. C’est le cas en athlétisme. Réaliser le minima olympique n’est pas à la portée de tout le monde. Le fait même de prendre part aux épreuves olympiques est une très bonne chose. Réussir à monter sur le podium olympique et à glaner une médaille est bien évidemment meilleur, mais ce n’est pas donné au premier venu. L’athlétisme marocain a réussi à donner naissance à l’un des plus grands champions de tous les temps, Hicham El Guerrouj en l’occurrence, ce qui n’est pas rien. Les plus grandes puissances athlétiques au monde aimeraient avoir un tel champion défendant leurs couleurs, mais il n’y a qu’un seul Hicham, et il est Marocain. Pour ce qui est des autres disciplines, nous avons quand même réussi de bonnes performances, comme la 4ème place de Mohcine Chehibi au 800m. En tout cas, en athlétisme, nous ne prenons pas part aux J.O. uniquement pour la participation. Nos athlètes ont toujours visé le podium.
Quelles sont les causes de cette situation à votre avis ?
Il n’y a pas de miracle qui se produit à chaque participation aux Jeux Olympiques. Il n’y a que le travail sérieux, de la part des athlètes et de leurs encadrants, qui paye à chaque fois. Le seul sport au Maroc dont les athlètes se préparent 11 mois sur 12 est l’athlétisme. L’Institut national de Rabat est une infrastructure unique en Afrique et qui compte parmi les meilleurs centres de formations au monde.
Tous les experts de la Fédération internationale d’athlétisme (IAAF) qui viennent le visiter ne tarissent pas d’éloge à son encontre. Ce qui n’est pas rien.

• Propos recueillis à Athènes par Fadoua Ghannam