Malgré une conjoncture 2003 des plus défavorables, menaces terroristes et recul économique dans une bonne partie des pays émetteurs obligent, Marrakech a su contourner une crise annoncée. Marrakech est tout simplement Marrakech, ville de toutes les magies et toutes les formes d’attractivité. La ville ocre s’en est sortie sans gros dégâts. Un peu moins d’un million de touristes étrangers auront séjourné à Marrakech l’année dernière. Le flux d’arrivées en 2003 a certes enregistré une légère baisse (-1,42%) par rapport à 2002, mais il suffit de comparer avec des villes comme Agadir pour se rendre compte que les meubles ont bel et bien été sauvés. En termes de nuitées, le recul n’a été que de 0,21% avec au total 2,9 millions.
Pour 2004, le lancement de la brochure Kounouz Marrakech est destinée à la clientèle nationale, deuxième l’année dernière en termes de flux, juste derrière les touristes français (50%). Seul bémol et il est de taille, cette brochure lancée fin mars, commence à peine à être distribuée, qui plus est, seulement dans la ville ocre, alors qu’elle aurait dû l’être peut-être ailleurs, dans les autres villes marocaines.
Si le recul en termes de taux d’occupation des établissements hôteliers (46%) est certain, marquant une baisse de 7 points par rapport à 2002, il reste imputable à l’augmentation de la capacité de la ville qui a été de plus de 15 % en 2003. Trois unités ont vu le jour en 2003 dans la ville ocre (Atlas Médina, Diwan et Hôtel Hicham), en plus de l’extension de grands établissements.
Egalement au programme pour les années à venir, quelque 20 projets hôteliers sont d’ores et déjà prévus. Des projets auxquels s’ajoutent bien d’autres, notamment 30 résidences touristiques ainsi que 7 villages de vacances.
Au total, 7.150 lits qui se rajouteront aux 22.000 existant actuellement. Le risque d’assister à un bradage des prix plane sur la destination.
L’augmentation de la capacité, doublée des exigences des TO qui ont joué sur la concurrence entre les destinations, poussent les hôteliers à baisser leurs tarifs.
Les professionnels de la place estiment dans ce sens qu’il faudra ralentir les investissements, en attendant plus de visibilité sur l’avenir.
Aussi, d’autres moyens de «vendre» la destination sont à trouver. Si la ville continue d’attirer des touritses presque naturellement, grâce à son fort potentiel, il n’est pas sûr que cela se poursuive éternellement. La ville reste la même, avec ses mêmes offres et ses mêmes produits alors que les mentalités le profil surtout, des touristes étrangers qui y séjournent change.
Les opérateurs tablent, dans la perspective, sur la diversification et amélioration l’offre sur le golf, tourisme de détente (SPA et incentive), à même de drainer encore plus de touristes.
Aussi, les produits de la ville gagneraient à être rafraîchis, l’arrière-pays revalorisé.
Le développement de l’aérien devra contribuer à cet élan. L’année 2003 aura été dans ce sens l’année du réveil aérien sur la ville ocre. Au total, la capacité aérienne pour Marrakech, second hub du Maroc avec une centaine de vols hebdomadaires (réguliers et charters) programmés par les compagnies aériennes, a augmenté de 8%, toutes compagnies confondues.
Le tout pour dire que si les opérateurs touristiques et les responsables de la chose touristique dans la ville ocre adaptent les offres, en mettant notamment en valeurs les atouts précités, la reprise annoncée au Maroc sera au rendez-vous. Elle aura pour pivot Marrakech.