Economie

Taxis de Marrakech : la chasse aux touristes

© D.R

A l’inverse des touristes qui voyagent en package et dont la mobilité sur place est souvent prévu par l’offre contractée, ceux qui le font à titre individuel se voient galvaudés de tout confort en matière de transport, dès qu’ils quittent un aéroport marocain après leur arrivée. En effet, emprunter un taxi pour aller d’un point à l’autre et faire du tourisme (ce qui est souvent l’objet principal de leur présence chez nous), devient alors un véritable calvaire pour nos visiteurs étrangers.
Puanteur à bord, inconfort total, arnaque côté course…les inconvenances ne manquent pas à bord de nos taxis, qu’ils soient grands ou petits. Sans parler des dangers de route auxquels s’exposent les clients, conduits par ces chauffards que sont les conducteurs de taxis. Ces derniers sont d’ailleurs, souvent montrés du doigts dans le chapitre -noir- des accidents de la route. S’apparentant plus à des carrioles des temps modernes qu’à de vieux carrosses, les taxis marocains (nous ne le dironts jamais assez) ne répondent quasiment pas aux règles élémentaires de sécurité et de salubrité.
Certes, le parc dense est suffisant pour satisfaire la demande et le prix des courses n’inclut pas les bagages et reste nettement inférieur à ceux pratiqués chez nos voisins européens. Mais si l’on va jusqu’au bout dans la comparaison, celle-ci paraît absurde, quand on voit la qualité des véhicules employés dans ce secteur dans lesdits pays.
En outre, il faut bien l’avouer, les touristes sont souvent vus comme des «pigeons» à qui la course se négocie parfois avant le départ en fonction de la physionomie plutôt que du compteur.
Toutes ces incommodités se font ressentir encore plus dans les villes autres que Rabat et Casablanca, où le tourisme bat son plein. C’est le cas à Marrakech, dont l’image est grandement ternie par ses taxis et leurs chauffeurs. Cela commence même à la sortie de l’aéroport de Menara où les chauffeurs des petits taxis se disputent avec ceux des grands pour s’accaparer des touristes et ce, sous l’oeil oisif des agents de police.
Une véritable guerre quotidienne que se livrent ces deux mauvais prestataires, qui plus est, proposent souvent d’autres services au lieu d’accomplir leur principale mission de manière adéquate.
En effet, beaucoup de ces chauffeurs sont en connivence avec les propriétaires de bazar, à qui ils sont chargés, moyennant une contrepartie pécuniaire, de ramener des touristes. Plus grave encore, certains taxidrivers vont jusqu’à proposer aux clients étrangers des produits illicites.
S’agissant des prestations à bord des véhicules, les touristes sont le plus souvent conduits par des individus en manque d’hygiène flagrante et parfois même, en état d’ivresse ! «C’est inadmissible !» nous répond M. Jamal Saâdi, président de l’Association des accompagnateurs et des guides de Tourisme à Marrakech, qui affirme aussi que la wilaya de la cité ocre a essayé d’imposer un uniforme et un badge aux quelque 3000 chauffeurs de petits taxis, mais en vain. Ces derniers refusent de se plier à cette obligation, quitte à multiplier des actions de grève.
Le même responsable dénonce, par ailleurs, une certaine concurrence (aux agences de voyages) qu’engendrent les chauffeurs de taxis, en proposant de guider les touristes à bas prix. Plus que jamais, une réglementation plus rigoureuse de ce métier s’impose. Il y va même de l’image de notre tourisme.

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