Economie

Cadrage : Travail de sape

Bon point pour le wali de Marrakech. Mohamed Hassad a affirmé l’autorité de l’État qu’il incarne dans une affaire ayant trait au tourisme. Un touriste français qui a passé récemment son séjour dans la perle du Sud a été arnaqué par un bazariste local. Un produit d’artisanat en guise de souvenir qu’il a acheté et payé rubis sur l’ongle ne lui sera jamais livré comme convenu à son domicile parisien. Sensibilisé par cette affaire par une intervention d’une tierce personne, M. Hassad a dépêché illico une mission d’enquête auprès de l’artisan indélicat. Résultat des courses, on découvre que ce dernier n’en est pas à sa première arnaque. Finalement, la marchandise du touriste parisien sera acheminée le 30 avril dernier et le commerçant arnaqueur se verra fermer son bazar en signe de sanction.
Cette affaire est emblématique de ce qu’endurent les touristes en visite au Maroc de la part de certains prestataires de service touristiques sans foi ni loi. Ces derniers voient dans tout touriste étranger une victime bonne à plumer. Cette pratique , devenue monnaie courante, a fait et continue à faire beaucoup de mal au tourisme marocain. Un mal qui ressemble à un travail de sape dont aucun responsable du secteur ne veut mesurer l’ampleur. Et pourtant, personne n’ignore qu’un touriste mécontent peut par le bouche-à-oreille dissuader ses amis ou ses proches de prendre leurs vacances dans le pays incriminé dans un effet dévastateur. On a beau dépenser des milliards dans la promotion d’une destination, il suffit qu’un maillon de la chaîne touristique soit défaillant, un bazariste ou un restaurateur, pour que l’image du pays soit massacrée à l’extérieur.
Cela dit, ce ne sont pas tous les touristes qui ont l’avantage de voir leur plainte atterrir sur le bureau du wali et de se voir rétablis immédiatement dans leurs droits. Pour un visiteur dont le préjudice a été réparé, combien d’autres ne trouvent pas le moyen de faire valoir leurs revendications et repartent chez eux pleins de ressentiment et de colère ? Et c’est tout le problème du tourisme marocain ; il ne dispose pas d’une instance autonome, une espèce de Diwan Al Madalim du tourisme à même de rendre justice aux touristes arnaqués ou qui recueille simplement leurs doléances. Les autorités du secteur sont appelés à prendre le problème au sérieux en mettant en place à l’échelon régional ce type de structures dotées des pouvoirs nécessaires pour sévir contre les mauvais prestataires de service dénoncés par les touristes en visite au Maroc. Ces structures ont l’avantage de faire remonter l’ensemble des cas de vol et d’insatisfaction des touristes sur le territoire national qu’il faut punir avec diligence avant qu’ils ne se transforment en mauvaise publicité pour la destination. C’est à l’aune de ce travail rigoureux d’enquête et de sanction et que l’on peut mesurer le degré de satisfaction des groupes et des individuels qui se rendent dans le Royaume et en même temps d’améliorer le taux de retour qui reste très faible.

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