Economie

Plus de touristes, moins de devises

© D.R

Le tourisme, comme pourvoyeur de devises. L’image est surannée avec l’emprise grandissante des TO sur le Maroc.
Et pour cause : des agences de voyages opérant à l’étranger profitent du rapport de forces existant pour dicter leurs lois, leurs prix et leurs suggestions. Les hôteliers n’ont qu’à suivre. À eux les investissements lourds, la plus grosse part du risque et aux autres le bénéfice. Si d’après les témoignages d’un professionnel, dans un package vendu, 30% reviennent de facto au TO, 30% au transporteur aérien et 15 % à différents intermédiaires, combien en gagne un hôtel ? Il faut le dire, pour ces opérateurs, tous les moyens sont bons lors qu’il s’agit d’engranger des bénéfices. La moindre alerte donnée par le quai d’Orsay est prétexte à de nouvelles négociations, à des annulations en série pour, dit-on, mieux renégocier. On l’a vu après le 11 mars, les réservations espagnoles et mêmes d’ailleurs ont chuté comme des châteaux de cartes sur Marrakech. La tendance s’est rétablie quelques semaines plus tard mais avec de terribles décotes sur les prix. C’est à prendre ou à laisser. Chez ces opérateurs, tous les moyens sont bons pour grignoter des parts de marché.
À commencer par les campagnes de promotion agressives. Lesdites agences proposent des tarifs défiants toute concurrence, avec spots publicitaires, affiches, dépliants, et pubs sur Internet, outil le plus efficace en termes de ventes à l’étranger. L’exemple le plus révélateur, et il est de chez nous : les prix des Riads sur la toile sont tous affichés en euro. Pas un seul établissement en dirham. C’est dire que la cible de ces opérateurs se trouve ailleurs. Autre argument : les tour-opérateurs étrangers jouent la carte de proximité et de suivi à travers le service après-vente. Vient la seconde étape : le paiement des séjours. Et là, les agences de voyages étrangères avancent comme autre argument de vente, la sécurité. Autrement dit, mieux vaut payer chez soi en devises que d’être victime d’une arnaque durant son séjour. C’est la stratégie adoptée par quelques tour-opérateurs dans certains pays d’Europe, notamment en France. Mieux encore, les touristes avant leur départ, ils font l’objet d’action de sensibilisation sur les prix pratiqués au Maroc.
Résultat : les touristes étrangers viennent au Maroc avec de petits budgets, pour ne pas dire de l’argent de poche. « Le Maroc est devenu l’une des destinations préférées des touristes étrangers, surtout les européens, mais quand on évalue les retombées en termes de recettes, elles sont en baisse. Cela est dû essentiellement aux rentrées de devises qui sont en chute parce que tout est réglé à l’étranger », a expliqué Azeddine Skali, président de l’AAVC (Association des agences de voyages de Casablanca).
Il y a quelques années, les agents de voyages marocains se frottaient les mains. Avec l’entrée sur le marché des opérateurs étrangers, les affaires marchent mal. En tout cas pas comme avant. Sauf pour ceux qui sont liés par des accords de partenariat avec des agents étrangers. Et ce n’est pas un hasard si le ministère de Tourisme a changé dernièrement de stratégie, faisant des MRE de potentiels touristes. Sur les cinq tour-opérateurs qui ont été désignés pour démarcher la clientèle des MRE, quatre sont des opérateurs marocains. Un revirement porteur d’espoirs pour le produit Maroc de manière globale.

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