C’est l’une des plus belles stations du Maroc. Classée zone touristique de première importance, la commune rurale de Sidi Rahal qui a célébré, mardi dernier, la journée du MRE, en présence des médias et des officiels, est depuis quelques années un centre d’attraction pour investisseurs. Seulement, dans cette zone paisible, où divers projets sommeillent dans les cartons, ce sont surtout les bras de fer et les petites querelles entre chefs locaux qui font l’actualité. Dans la foulée de la célébration de la journée du MRE, Un nouveau président est nommé, alors que l’ancien continue de contester énergiquement sa mise à l’écart.
Mohamed El Hassini du PSD a pris attache avec des avocats et continue de brandir un certificat scolaire jugé non valable. L’affaire est portée à Rabat. En attendant les commentaires vont bon train. M. El Hassini n’était pas pour plaire à de nombreux opérateurs. De plus, un bras de fer oppose Mohamed El Hassin à un membre du conseil, qui se trouve n’être autre que son successeur. Hassini Ben Ziani, que ALM a cherché en vain à joindre, est, en effet, le nouveau président de la commune de Sidi Rahal. Membre de l’USFP, il est plutôt connu à Sidi Rahal comme étant le gérant du café communal. Ce qui est pour le moins paradoxal. D’ailleurs, le ministère de l’Intérieur se serait opposé au renouvellement du contrat. Mohamed El Hassin aurait, de sources dignes de foi, réclamé à son adversaire de s’acquitter de ses arriérés de location, ainsi que des arriérés dus au fisc. Un rappel que nous n’avons pas pu confirmer auprès du nouveau président de la commune, injoignable malgré nos tentatives. Au delà de ce certificat «falsifié», les causes de ce putsh ne sont peut-être pas totalement connues. «Mohamed El Hassini avait refusé l’injonction du wali qui lui ordonnait d’annuler une autorisation accordée à un MRE dans un terrain de 9 750 mètres carrés, situé au bord de la mer», précise un élu local en guise d’explication de la destitution du président. Le projet en question porte sur un complexte touristique comprenant un restaurant, un glacier, une salle des fêtes, un snack, un motel, des piscines, un super marché, une administration, une salle des jeux, une discothéque, un cour de service, une corniche, un passage publique, un espace verdure, un parking.
Abderrahim Mhainina a obtenu l’autorisation de construire n° 22/03 en août 2003, après un véritable parcours du combattant (expression à prendre dans son sens propre puisque le plan d’aménagement aura été revu au moins cinq fois).
L’autorisation de construire est signée par le président de la commune après l’avis favorable d’une commission locale ad-hoc comprenant les diverses administrations. Après avoir engagé un architecte, un géomètre, un bureau de contrôle et un laboratoire, et procédé à certaines révisions stipulées par la commission technique, il ne restait plus au jeune investisseur qu’à porter le premier coup de pioche. Mais là coup de théâtre. L’intéressé se voit retirer son autorisation. Cause invoquée, révision du plan d’aménagement de Sidi Rahal. Le 2 août dernier, M. Mhainina reçoit deux lettres distinctes lui signifiant la même chose. La première provenant de l’agence urbaine et la deuxième de la commune (avec la signature du caid). Ne comprenant pas ce qui lui arrivait, le marocain qui a engagé de lourdes dépenses se retrouve pris au piège. En catimini, on propose à Mhainina d’aller tâter le terrain du côté de Berchid, «zone encore vierge pour un projet touristique comme le tien», lui susure-t-on. Qui convoite donc ce terrain et sa situation privilégiée, en bordure de l’océan? Quelles sont les raisons qui ont présidé au retrait de cette autorisation ?
Pour l’agence urbaine de Settat, contactée par nos soins, «la commission technique avait commis une erreur en accordant l’autorisation car le site se trouve sur la bande littorale de la mer. C’est une erreur de l’ancien plan d’aménagement, lequel était antérieur à l’Agence urbaine. Nous sommes en train actuellement de réaliser un plan d’aménagement sectoriel relatif à la zone». L’agence qui dit gérer en moyenne 6 000 dossiers par an avec un taux de réussite supérieur à 90%, s’en tient donc à des explications techniques. La wilaya dit suivre les décisions de l’agence urbaine. Quant au MRE, qui voulait investir, il ne sait toujours pas si son terrain lui sera laissé ou, comme il dit le craindre, donné à un autre investisseur. Le flou est total.














