Economie

Balisage : La chasse

Parlons de la chasse. Au Maroc, l’activité renvoie à la bécassine, à la caille et à la tourterelle. Pas forcément à cette belle discipline où excellent d’honorables tenanciers d’établissements touristiques qui, tous les étés, sortent la carabine et tirent à bout portant sur le touriste à coups de prix réduits. Pas étonnant qu’à ce jeu-là le taux de retour soit le grand oublié des statistiques.
La chasse est l’une des niches les plus importantes du produit touristique marocain. Ce département ne dépend pas du ministère du Tourisme. Celui-ci était invité autrefois en qualité d’observateur lors des réunions. Ce n’est plus le cas. Aujourd’hui, la chasse évolue tantôt entre les mains du Haut Département des Eaux et Forêts, tantôt dans celui de l’Elevage, ou comme récemment entre celles d’un haut Conseil.
Cette instance, dirigée par un cadre très versé dans les sciences de l’elevage, se trouve directement rattachée à la Primature. Mais, à tout le moins, elle gagnerait beaucoup à rapprocher sa vision de celle de la loi-cadre 2010. Car la profession se plaint et les investisseurs tombent plus vite dans les pièges que le gibier.
Aussi, la quinzaine d’entreprises, qui ont choisi cette activité à fort potentiel de rendement ne savent plus s’il faut continuer sur la même lancée ou changer de fusil d’épaule. Non pas que le gibier se fait rare, mais surtout du fait que redevances, et autres droits de chasse, ajoutés à la location, et à ces petites tracasseries dont nos administrants ont le secret, font que la tasse est pleine.
L’Etat continue toujours de louer des domaines sur la base d’un cahier des charges, mais avec des prix de plus en plus élevés, des ficelles trop grosses pour inquiéter l’outarde. Heureusement que sous la pression des associations, le modèle européen, qui consiste à donner directement aux chasseurs des domaines, commence à tracer son sillon dans ce qui tient lieu de la politique de la chasse.
Reste à élucider le sort des investissements consentis dans ce domaine. L’Etat garde un tiers du territoire dédié à la chasse (soit 30%) comme réserve permanente. La grosse partie revient aux particuliers et nationaux et seulement une petite portion (20%) est concédée aux sociétés de chasse.
De si petites concessions pour de si grandes charges ! C’est la terrible équation que doit résoudre les agences marocaines qui ne perdent pas l’espoir qu’un jour, le ministère du Tourisme arrive à adjoindre la vision 2010 dans le régime de ce haut Conseil. Sans quoi, le cas de cette entreprise italienne venue au Maroc pour investir dans la chasse et qui s’est finalement retrouvée dans l’agroalimentaire, risque de se multiplier.

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