Economie

Lettre du tourisme : Dynamique industrielle et financière

C’est incontestablement le levier théorique le plus puissant de toutes les dynamiques de développement accéléré du tourisme marocain, telles qu’elles ont été retenues par les pouvoirs publics et la cgem.
Qu’y a-t- il en effet de plus important que de chercher à déclencher et à entretenir, sur dix ans, une puissante politique d’investissements, capable de réaliser les quatre-vingt mille chambres en question ? Qu’y a-t-il de plus excitant pour les opérateurs que l’accord avec le gouvernement qui leur promet une rentabilité de l’ordre de 15 à 20% mesurée à l’aune du rendement interne de leurs entreprises ? Qu’y a-t-il de plus rassurant que le discours officiel qui semble maîtriser le présent et posséder tous les atouts nécessaires pour faire plier l’avenir ?
Théoriquement, il ne devrait subsister aucun verrou de nature à bloquer l’essor de l’investissement. Seulement, il faut être raisonnable. Afficher la volonté de doter notre pays de la réputation d’être attractif aux investisseurs locaux et étrangers est une chose, concrétiser cet objectif sur le terrain en est une autre. Qu’on en juge ! Les fameuses trois «F» pour évoquer le foncier,la fiscalité et le financement n’ont eu à ce jour aucun impact réel sur le destin du secteur,sachant que même dans le cas d’un succès total au titre des réserves foncières dédiées au tourisme,de leur aménagement et de leur cession aux investisseurs, rien ne sera joué pour autant si préalablement le système fiscal n’aura pas fait sa révolution en reconnaissant d’abord et, une fois pour toutes, que le tourisme est une activité exportatrice et que sa fiscalité doit être basée non sur le capital mais principalement sur les résultats. Evaluée à 12% de son chiffre d’affaires, la charge fiscale reste, sur le terrain, un verrou tenace sur lequel se sont brisées bien des velléités.
Quant au financement du tourisme et de l’hôtellerie, il est prisonnier d’un système de crédit traditionnel où l’offre suscite la demande. Le lobby bancaire marocain se complaît, depuis des lustres, dans une situation confortable de rente, prenant le moins de risques possibles et déclarant des résultats bénéficiaires insolents, dans un milieu économique où les entreprises rament pour survivre.
Si les pouvoirs publics tiennent à la capacité hôtelière additionnelle dont le Maroc a besoin, il n’y a qu’une voie possible : autoriser et garantir au besoin les emprunts marocains à l’étranger là où les crédits sont les moins chers et pourquoi pas au Japon (à 3%).Les problèmes de garantie ne devraient pas être insurmontables .En tout état de cause, ils représentent moins de risque que le recours aux réserves techniques des assurances, seule protection réelle des assurés marocains. Déjà leur retraite est moins sûre que l’on croyait.
L’industrie touristique et hôtelière est si lourde, si complexe qu’elle devient aléatoire. Aucune thérapie industrielle et financière ne peut réussir que si les mesures à prendre sont prises de façon concomitante .L’ accord-cadre ne dit d’ailleurs pas le contraire.

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