Economie

Au coeur du «Maroc inutile»

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La mise en place d’une desserte entre Casablanca et Errachidia a redonné du souffle à toute une destination. Des sables de Merzouga, en passant par les palmeraies d’Erfoud, les mythes Tislit, les rives des oueds Ziz, Guir et Ghris, le Tafilalet couvre 8% de la superficie du Maroc.
Habituellement l’ATR de la Régional Airlines qui rallie la destination ne fait que dix neuf sièges, à un prix abordable, (subventionné à moitié par la province). Pas assez pour donner une vraie impulsion, rappellent les professionnels locaux, qui souhaitent le doublement de cette capacité aérienne. La région compte 2 268 lits classés toutes catégories confondues.
En attendant, l’aéroport de la ville qui flirte avec des températures nocturnes de 6 degrés cet hiver, ne foisonne pas encore de charters. Seuls sont visibles, des dizaines d’appareils d’une société privée sud-africaine, armada destinée à la lutte contre les criquets pèlerins. «Quand ce pays a reconnu la fantomatique RASD, nous sommes restés trois jours à hésiter», commente un employé municipal, qui garde encore en tête l’image des nuages d’essaims se déversant sur les cultures.
Le péril n’est pas encore écarté, les oeufs n’attendant que les conditions optimales (un peu de pluie) pour éclore. D’où le maintien du dispositif. A l’hôtel Kenzi Rissani, seul établissement classé de la place (4 étoiles), ce ne sont pas toutes les chambres qui sont occupées. Malgré la concurrence, l’hôtel est loin de faire le plein. Une situation que l’on retrouve dans la plupart des établissements de la région. «La transformation de Marrakech en ville de séjour au détriment des circuits, nous pénalise énormément», explique Abdeslam Sadoq, président directeur général de l’hôtel Tafilalet. Cet établissement, l’un des plus anciens d’Erfoud, bien situé, tourne à un taux d’occupation de 30 %.
Le prix du mètre carré étant abordable, la plupart des établissements présentent des dimensions imposantes, à l’image d’El Ati Hotel. P-dg de cet établissement, le député Belhassen Mohamed Ben Abdellah déclare aussi un taux d’occupation d’à peine 30%, imputant lui aussi la situation au repositionnement de Marrakech en destination de séjour. Mis à part les circuits, il n’y a pas une clientèle régulière. Bien construit, dans le respect de l’architecture locale, l’hôtel Bélère a démarré sur les chapeaux de roue à l’entame des années 2000. Mais le chiffre d’affaires qui dépassait 8 millions de dirhams au tout début est passé sous la barre des 5 millions.
Ce malaise est décrit par les statistiques qui font état de 70 825 arrivées en 2004, contre plus de 100 000 en 2004. Sur la même période les nuitées sont passées de 148 828 à un total de 104 367.
Il faut dire qu’entre 1998 et 2004, l’addition de capacité a été importante. Les 18 projets officiellement recensés ont généré 1068 lits pour un investissement global de 124 319 693 lits.
Pour accompagner l’intérêt des investisseurs, une zone touristique de 100 hectares est en cours d’aménagement à Erfoud.
Actuellement, la tendance est aux auberges de moyen et petit standing. Plus de 350 chambres viendront renforcer bientôt cette catégorie pour un coût d’investissement de 52 millions de dirhams. Le succès du riad Xaluca n’est pas étranger à cet engouement pour le petit standing.
Les responsables de cet établissement se sont orientés, il y a quatre ans vers l’architecture de Casbah, puisant un succès encore intact aujourd’hui.
L’Association de l’industrie hôtelière qui déplore l’absence des moyens de promotion pense trouver la planche du salut dans la mise en place des packages pour le tourisme local.
Les manifestations sportives et autres sont aussi à promouvoir. Aussi bien pour l’opération BMW, prévue entre mars et avril, constituant autant d’occasions de renouer avec les bonnes moyennes d’occupation.
La venue prochaine de la Fédération nationale des agences de voyages, laquelle, emboîtant le pas à la FNIH, compte tenir son conseil d’administration à Errachidia qui constituera certainement de cadre de discussion pour la mise en place de packages destinés au tourisme national.

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