Economie

Le Maroc boude le tourisme arabe

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De par le monde, beaucoup d’opérateurs touristiques et d’institutionnels ont afflué vers cette édition 2005 de l’ATM, qui se déroule du 03 au 06 mai 2005. Principale vitrine du monde arabe, l’Arab Travel Market devient au fil des manifestations un enjeu de taille pour les destinations concurrentes. Il y avait plus de 96 pays cette année.
La cause de cet engouement : 13 millions de voyages par an, sans oublier qu’en moyenne, un touriste originaire d’un pays du Golfe dépense cinq fois plus qu’un Allemand. 
La représentation marocaine était bien étoffée au niveau professionnel. Des agences venues de Rabat, à l’image de Secure Travel Agency, de MTA et de EMI Rabat. Côté hôtellerie, il faut noter, entre autres, le groupe Hilton, la filiale de la CDG, Sogatour, l’hôtel de la Mamounia et,  un habitué de cette manifestation, le Royal Mansour Méridien. Les conseils régionaux du tourisme de Rabat et de Casablanca étaient aussi de la partie. Bref, beaucoup de destinations étaient présentes. A noter une faible représentation de Marrakech –défavorisée par son climat dans le marché arabe- par rapport à Agadir. Cette destination était représentée par le Dorint Atlantic Palace, endroit particulièrement prisé par la clientèle arabe et l’hôtel Palais des Roses. Bref, le stand Maroc ne désemplissait pas. Mais il y a encore, de l’avis des professionnels, beaucoup à faire pour capter cette clientèle qui privilégie dans ses déplacements la Syrie, la Jordanie et l’Egypte. «Mais, de l’avis du président du CRT de Rabat, Samir Sahraoui, le Maroc a d’énormes atouts pour inverser cette tendance : la fraicheur de son climat». En regard de ce critère, les destinations de Fès et d’Ifrane disposent de tous les arguments. Pourvu seulement, ajoute un autre opérateur marocain, de comprendre une bonne fois pour toutes que «la mentalité du touriste arabe a évolué, et que celui-ci voyage de plus en plus en famille».
A l’instar des autres pays du Golfe, les Emirats Arabes Unis sont riches. Le PIB par habitant est de 22 000 dollars. Le tourisme flirte bien avec le shopping dans ce pays. L’hôtellerie fonctionne sur un seul crédo : la rentabilité par chambre. Ici, «ils ont compris qu’il «vaut mieux vendre une montre Bvlgari qu’une Swisswatch», déclare conquis, un voyagiste du Sud. Ce slogan adopté de facto par tous les hôteliers de Dubaï constitue un rempart solide contre le bradage.  En moyenne, la nuitée par personne est vendue entre 130 et 150 dollars.
Contrairement au Maroc et à l’Egypte, Dubaï ne brille pas par ses monuments culturels. C’est surtout l’aspect technologique qui est mis en exergue. L’inauguration de «Burj Dubaï» courant mars 2005 participe de cette logique. En tout 192 piliers enfoncés dans le sol à une profondeur de plus de 50 mètres pour un budget de 20 milliards de dollars. Enjeu, transformer le centre historique de la ville. Ces pyramides modernes sont destinées à donner le change à Abu Sambel. Les investisseurs du monde entier affluent vers cette cité qui, outre l’ambition de devenir une destination touristique à part entière, se veut aussi une place financière internationale à l’instar de Londres.

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