Economie

Balisage : Dîner de bons à Cannes

Ce week-end a été bloqué depuis longtemps par les stars qui président aux destinées du secteur touristique. Un grand dîner qui permettra au pays de marquer les esprits, en faisant étalage du génie créatif des responsables de la promotion.
Quelques centaines de milliers de dirhams -certainement beaucoup moins que les 800.000 qui font les bruits de couloirs- destinés à amadouer les stars internationales.
L’on s’imagine que pour cette cérémonie prometteuse, tous les génies du marketing seront présents, et qu’aux lendemains de ce festival, le Maroc renouerait avec la croissance dans le marché allemand, augmenterait ses parts  de marché en France, tout en redressant la barre en Angleterre. Les professionnels hôteliers, les agences de voyages  et les promoteurs de l’industrie cinématographique dans la ville des mille kasbahs, Ouarzazate, doivent se frotter les mains. Avec un dîner aussi relevé, les acteurs Val Kilmer, Ewan McGregor, Samuel Jackson, Danny Golver, Viggo Mortensen, Bill Murray, Gael Garcia Bernal, Bruce Willis et Benicio del Toro ne rêveront que du désert du Maroc. L’on s’imagine déjà d’ici le déferlement des metteurs en scène, les millions qui vont pleuvoir sur cette ville du Sud marocain dont la prospérité dépend en partie du cinéma. 
Que nenni ! Il ne s’agit pas d’une grande fête. Ce sera une grosse corvée pour les chargés de la promotion. Certainement, ils se rendront dans ce haut lieu de cinéma à contre cœur. Cette information qui circule avec insistance, si elle se confirme, viendrait en rupture de la politique de l’Office ces derniers mois.  Pour des raisons de budget, l’organe de promotion circonscrit au maximum sa présence dans les manifestations touristiques. Une politique qu’expliquent souvent les gros pontes de la promotion, entre la poire et le fromage,  par une recherche d’une «utilisation efficiente des deniers publics». Et qui donc, vu l’objectif affiché, doit être encouragée des deux mains.  N’en déplaise à nous autres, les Cassandres, c’est le bon choix. Avec 350 millions de dirhams, on ne peut être au four et au moulin, continuer à s’arc-bouter sur «des marchés traditionnellement acquis» et à titiller le marché chinois. Qu’importe les critiques,  l’Office du Tourisme est déterminé à poursuivre cette logique de  rationalisation. Présence anecdotique au dernier Salon de Moscou, boycott des manifestations scandinaves, stand pauvre en Suisse et limitation des dégâts pour le marché arabe. La critique étant un sport assez prisé, cette politique n’est pas souvent vue du bon œil.  Il s’en est trouvé des opérateurs qui se plaignent de ces choix relevant de la stratégie marketing adoptée par l’Office. Pourquoi donc nos sémillants stratèges du marketing et du coaching se feraient violence pour sortir des sentiers battus de Paris, Deauville, Madrid et Berlin, pour s’attaquer aux «petites» manifestations à Göteborg ou Kiev?

Related Articles

EconomieUne

Du Souss à Dakhla, la voie express qui change le visage du Sud

Elle symbolise l’ambition d’un Royaume qui mise sur la connectivité pour bâtir...

EconomieUne

Small Business Act et accompagnement non financier : Le CESE trace la feuille de route pour les micro, très petites et petites entreprises

Selon le CESE, les impacts économiques générés restent en-deçà des attentes en...

EconomieUne

Cap 2030 : Comment orienter l’épargne nationale vers les grands projets structurants ?

L’Association de gestion et fonds d’investissement marocains lance la réflexion Financement :...

EconomieUne

Une impulsion agricole durable à El Jadida et Benslimane

Trois projets structurants sont en marche dans les deux provinces