Culture

À bâtons rompus : Asmahan Amor : pour l’amour de la radio

© D.R


ALM : Vous avez animé pendant 10 ans l’émission : «Hibr oua kalam» qui était diffusée sur la radio de Aïn Chock. Comment avez-vous vécu cette expérience. 
Asmahan Amor : J’ai assuré l’animation de cette émission pendant une dizaine d’années. Cela m’a permis de rencontrer les plus grands intellectuels arabes à travers le monde. Je me suis rendue dans plusieurs pays dont l’Egypte, la Syrie. Cela a permis de créer un canal de rencontres et a donné plus de crédibilité à cette émission. J’ai pu rencontrer des symboles de la littérature arabe à travers le monde.

Mais pourquoi avez-vous interrompu l’animation de cette émission ?
Lorsqu’on m’a demandé d’assurer la direction de la chaîne, j’étais obligée d’arrêter l’animation de « Hibr Oua Kalam ». Je ne peux pas concilier entre les deux. C’est pour cette raison, que j’ai décidé de me consacrer entièrement à mon travail de directrice tout en assumant toujours mon rôle de journaliste avant tout. Mais l’émission n’a pas été interrompue, elle existe toujours. Ce n’est plus moi qui l’anime, mais ce sont d’autres journalistes qui assurent cette responsabilité.

Quel est selon vous l’apport d’une émission de ce genre pour l’auditeur ?
« Hibr oua kalam » est une émission culturelle et littéraire. Elle encourage le public à la lecture. Elle leur fait aimer la lecture et les auteurs arabes. La culture est tèrs importante pour le développement humain. Même si celle ci est marginalisée, elle ne doit guère être séparée des autres composantes médiatiques. Nous, en tant qu’Hommes des médias nous devons donner à la culture sa part d’importance. Nous devons rapprocher le public du monde de la culture. C’est notre rôle majeur.

En sachant que la culture subit une sorte de marginalité. Quelles sont les difficultés que vous avez rencontrées lorsque vous animiez cette émission ?
Lorsqu’on diffuse des messages de culture, on rencontre des critiques c’est sûr. C’est ce qui arrivait lorsqu’on lisait pendant une épisode de cette émission un poème. Certains étaient susceptibles. En fait, ils trouvaient cela ennuyeux. Lorsqu’on diffuse des messages sur des sujets touchant à la culture ça dérange les responsables, mais malgré ça on doit s’attacher à une vision, à des principes.
Mais, heureusement, que la liberté de la presse a fait un grand pas au Maroc et que les choses sont en train de changer.

En parlant de changement, cela fait maintenant 8 mois que vous assurez la direction de cette chaîne. Comment assumez-vous cette nouvelle responsabilité ?
Vous savez c’est une question de destin. Je ne m’attendais pas du tout à ce que je sois un jour, directrice de cette radio. C’est arrivé et je dois assurer cette nouvelle mission avec responsabilité. Au départ j’avais peur de ne pas pouvoir assumer pleinement cette nouvelle responsabilité. J’avais peur d’échouer administrativement. Mais  heureusement, avec le soutien de mes collègues, j’ai pu me débarrasser légèrement de cette peur. Même si elle m’habite toujours.

Mais quelle est votre vision de changement ?
Ma vision se situe dans un souci d’évolution de cette institution. Tout en l’intégrant dans un contexte de chaîne régionale. Nous voulons que cette chaîne puisse couvrir toute la région de Casablanca, même si pour l’instant nous ne couvrons que Bouznika, Benslimane, Mohamédia et Ben Hmed. C’est une façon pour donner toute la crédibilité à cette chaîne. Mais pour cela il faudrait qu’on nous change d’emetteur, car nous émettons sur 800 Watt uniquement ce qui est ridicule. Nous avons besoin d’un émetteur plus puissant.

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