La RAM a inauguré, le lundi 9 mai 2005, son nouveau siège à Istanbul en présence de nombreuses personnalités dont Abdellah Zagour, ambassadeur du Maroc en poste à Ankara. Plus d’une vingtaine d’agences de voyages marocaines ont assisté à l’événement. Invités par la compagnie nationale, les opérateurs nationaux étaient venus ausculter le terrain et prendre contact avec leurs homologues turcs dans le cadre d’un éductour organisé par la compagnie nationale du 7 au 10 mai.
L’inauguration de l’agence fait suite au lancement, le 27 mars dernier, de la desserte entre Casablanca et Istanbul. Royal Air Maroc assure deux des quatre liaisons hebdomadaires, le reste étant couvert par le code share conclu avec son partenaire, Turkish Airlines.
L’offre sur la ligne passera à 6 vols par semaine, soit 900 sièges, à partir de la mi-juin prochaine. L’objectif étant, rappelle Driss Benkirane, directeur de la RAM pour le moyen-courrier, de passer à une fréquence quotidienne. Des objectifs à la portée, vu la demande existante. «Nous sommes à un taux de remplissage de 65% depuis le début de cette desserte, ce qui es prometteur», poursuit M. Benkirane. L’implantation de la RAM sur le marché turque s’appuiera fortement sur les réseaux de distribution des deux pays. C’est l’une des missions que s’est fixées Abdellah Kenfaoui, General Manager de la RAM pour la Turquie. Cet ancien représentant de la compagnie nationale en Egypte doit aussi, en l’absence de l’ONMT, faire un véritable travail de promotion pour implanter le produit Maroc. L’enjeu, faire figurer le Royaume dans les brochures des 10 à 15 TO leaders du marché. Ce qui n’est pas encore le cas.
Dans la stratégie des deux compagnies, l’implication du réseau de distribution est essentielle pour la pérennité de la desserte. Par le passé en effet, la compagnie nationale avait été contrainte de fermer la ligne Casablanca-Istanbul, faute de rentabilité.L’approche adoptée maintenant est nouvelle, déclare déclare Saâd Azzioui, Directeur réseau marché Maroc ; «Il y a dix ans, nous avions abordé ce marché à raison d’une fréquence par semaine. Aujourd’hui, nous mettons d’un coup quatre fréquences, autour d’un partenariat solide et d’un flux déjà existant grâce aux agences de voyages qui déjà programmaient les deux destinations avant la mise en place de la desserte».
De son côté, l’ambassadeur du Maroc, Abdallah Zagour, ancien directeur général de l’Agence de Coopération internationale à Rabat (ACI) a salué l’initiative tout en espèrant que cela participe au renforcement des échanges entre les deux pays. Ces trois dernières années, le volume global des échanges commerciaux entre les deux pays a plus que doublé, atteignant 435 millions de dollars en 2004. La signature d’un accord de libre-échange et les excellentes relations politiques unissant les deux pays avaient besoin d’un vecteur pour se transformer en flux dans les deux sens. C’est désormais chose faite.
L’initiative vient donc au bon moment. C’est aussi le sentiment de Basaran Ulosoy, président de la puissante fédération des agences de voyages turques. «A nous maintenant de suivre l’investissement consenti par nos deux compagnies nationales. Nos gouvernements respectifs attendent beaucoup de notre coopération », a-til déclaré, en prélude du workshop tenu avec les agenciers marocains, dans la matinée du 9 mai, au siège de la fédération turque.
Si les potentialités de développement des flux touristiques entre le Maroc et la Turquie sont importantes, beaucoup reste à faire, de l’avis des opérateurs eux-mêmes. Environ 20.000 Marocains visitent ce pays chaque année. Dans l’autre sens, l’on est encore loin de ce compte. La faiblesse de ces échanges était justifié par l’absence de liaisons régulières.
Un problème désormais résolu. Environ 3,5 millions de Turques voyagent à l’étranger chaque année. Paris et Dubaï pour le Shopping, l’Egypte pour le culturel, sont mieux connus des Turcs que le Maroc,pays injoignable, mais qui n’est pas sans attrait.
Mais, la Turquie c’est avant tout un pays récepteur de touristes. La destination espère accueillir 23 millions de visiteurs cette année, en attendant les 50 millions prévus en l’an 2010. D’ici là, les recettes générées passeront de 14 à 30 milliards de dollars. Sur le plan aérien, la libéralisation a boosté cette destination qui présente 30 000 sièges avec l’extérieur. L’aéroport international Attaturk d’Istanbul reçoit 18 millions de personnes par an, à un rythme de 32 avions par heure.