Economie

Lettre du tourisme : Frontières : la police se dévoue

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A la question de savoir si notre police des frontières est à la hauteur des ambitions de la vision 2010, la réponse est que nos agents de sécurité dans les aéroports, qu’ils soient en tenue ou en civil, font un travail exceptionnel avec hélas ! des moyens d’une triste modestie.
Qu’on en juge. Prenons le cas du bel aéroport de Marrakech Ménara, aéroport moderne et rénové et qui a accueilli  en 2004 plus de 750 mille touristes étrangers dont 75% sont des Français.
Avez-vous une idée du nombre de ces valeureux policiers, qui filtrent les arrivées et les départs de nos visiteurs, de la qualité de leurs équipements, de leurs salaires, de leurs soucis, de leurs préoccupations?
Ils sont moins de cent vingt agents chargés d’officier à tour de rôle, dans huit cabines à l’arrivée et six au départ. Ils traitent pas moins de 7000 clients les jours creux comme les lundis, mardis et mercredis, et de dix à 23 mille les autres jours. La pression qui s’exerce sur eux varie de 250 à 820 passagers par agent. Ils ont parfois à peine une minute pour vérifier les documents et passer, à la main, les écritures nécessaires.
Comment font-ils ? Cela relève du dévouement absolu. Ont-ils le temps de se restaurer …On se demande quand et comment ? Ont-ils un réfectoire? Non. Sont-ils super bien payés ? Non. Leurs salaires varient entre 2.300 et 4.000 DHS pour les anciens officiers. Sont-ils transportés gratuitement? Non, habillés, payés pour les heures supplémentaires ? Non. Ont-ils un briefing tous les matin autour d’un café chaud offert ? Non. Pour ceux qui ont reçu une formation de départ, sont-ils suivis en formation continue ? Non. Ont-ils des équipements modernes comme les scanners dont disposent tous leurs collègues méditerranéens ? Non.  Les budgets alloués par le ministère des Finances ne permettent pas cette mise à niveau mais cela n’empêche pas les décideurs de prévoir des primes astronomiques destinées annuellement à des bataillons de fonctionnaires dont la sécurité du pays est leur dernier souci.
Comment expliquer que ces agents magnifiques ont un statut inférieur aux employés subalternes des hôtels 4 étoiles dont la plupart touchent plus de 2000 dh, sont nourris et habillés en service, et qui travaillent huit heures seulement par jour ! Comment tolérer dans le cadre justement de la vision 2010 que le personnel des aéroports ne profite pas sur place d’une formation linguistique permanente et d’un salaire décent ?
Une partie de la taxe de promotion touristique payée à la source par nos visiteurs étrangers ne devrait-elle pas leur être affectée?
Les partis politiques, le gouvernement, les collectivités locales les CRT et la société civile ne devront-ils pas soutenir sérieusement la mise à niveau sécuritaire du pays, entamée  récemment pas les responsables ?
A n’en pas douter il y a là un souci majeur capable de rendre de plus en plus difficile la demande qui est faite à ces ambassadeurs des premières lignes d’accueillir nos visiteurs étrangers avec le sourire.

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