ALM : Après un séjour en France vous avez décidé de faire carrière au Maroc. Est-ce une quête d’identité ?
Oum : Au départ je me disais qu’il n’y avait pas d’avenir dans le secteur de la musique au Maroc. Je savais que question industrie musicale au Maroc, c’est le désert. C’est pour cette raison, que je me suis envolée vers la France. J’ai commencé à chanter dans des pubs et des galas. C’est ainsi que je gagnais ma vie. Je faisais des reprises des groupes de R’nb de renommée internationale. Par la suite, j’ai effectué deux tournées en France et plus particulièrement à Avignon. J’ai également organisé plusieurs concerts dont celui de MTV Africa.
Mais qu’est-ce qui a nourri votre désir de faire votre carrière au Maroc ?
Je me suis rendue compte que c’était très difficile pour une étrangère de percer dans la musique. En fait, si je voulais rester en France je devais me plier à certains goûts musicaux. Des goûts qui ne correspondent pas nécessairement aux miens. En plus de cela, les producteurs en France préfèrent réaliser des albums au style uni J’entends par là, qu’on trouve de moins en moins des albums qui combinent plusieurs styles. Moi qui voulais faire une sorte de fusion qui mélange le R’nb aux rythmes sahraouies, ce n’était pas évident de trouver un producteur qui se lance dans cette aventure et qui veuille bien financer le projet.
Vous êtes donc revenue au Maroc. Votre vision de l’industrie musicale a donc changé soudainement ?
En fait, le déclic est arrivé l’été dernier. J’ai abandonné l’idée d’enregistrer en France. J’ai essayé alors de multiplier mes efforts et d’être plus optimiste. Cette idée a été d’autant plus renforcée lorsque j’ai vraiment sur qu’il y avait ces derniers temps une sorte de mouvance et qu’il fallait naturellement y adhérer. C’est à partir de ce moment même que j’ai pris mon courage à deux mains et que j’ai décidé de me lancer corps âme dans cette mouvance.
Vous avez intégré cette mouvance avec l’enregistrement de votre premier album Dear mama ?
Oui en effet, l’enregistrement de Dear Mama en duo avec Barry est la preuve que quelque part, il y a un espoir. Ce CD dont le single vient de sortir il y a de cela près d’un mois est l’initiative de la maison de production Sigma. Cette agence voulait tenter pour la première fois une expérience dans le domaine de la production musicale, même si ce n’est guère son créneau. Elle avait envie d’encourager de jeuns talents. Et nous a vous eu la chance d’être les premiers à partager cette aventure avec cette boîte de production.
Comment est née l’idée de faire un duo avec Barry ?
Le duo avec Barry est un coup de cœur. Ce sont en fait des retrouvailles. Barry et moi, on se connaissait depuis 5 ans déjà. On s’était rencontré lors d’un concert organisé par l’association Maillage à Hay Mohammadi.Ce concert avait regroupé plusieurs jeunes talents dont les chanteurs Khansa Batma et son frère Rachid. Par la suite, nous nous étions perdus de vue, jusqu’à l’année dernière où l’on s’est rencontré lors des concerts organisés par les deux opérateurs de téléphonie mobile. C’est que nous avions réfléchi à un travail en commun. Ainsi est né le projet du duo.
Quelle est la spécificité de l’album Dear mama avec Barry ?
Barry et moi avons tous les deux des origines sahraouis, c’est un point en commun qui nous a aidés dans la fusion. Dear mama est une expérience particulière. C’est un travail qui mixe différentes inspirations. C’est l’histoire d’une maman qui souffre. Nous avons voulu par notre duo, rendre hommage à toutes les mamans et aussi à nos origines sahraouies.
Il paraît que vous allez sortir dans les jours à venir un clip…
Oui en effet, le clip tiré de Dear mama sortira dans les jours qui viennent. Il vient d’être déposé par Sigma à 2M. C’est un clip qui reprend la chanson Dalali de l’album complet « Dear mama » qui n’est pas encore achevé.













