Culture

En direct de la Croisette : Les Marocains sous les Sunlights

 Abderrahmane Tazi (réalisateur) 
 
 « Ce qui a été organisé cette année au niveau du Festival de Cannes avec le volet « Tous les cinémas du monde » a permis de voir un cinéma qui probablement n’aura pas de chances de participer à la compétition parce que c’est un cinéma qui n’entre pas dans le concept du cinéma « commercial » qui marque le cinéma de Cannes. Personnellement, je considère que la participation du Maroc dans le cadre « Tous les cinémas du monde » avec trois longs-métrages « Badis », « Mémoire en détention » et « L’enfant endormi » a permis à un grand nombre de journalistes et à des spectateurs intéressés par le cinéma de voir le niveau actuel de notre cinéma national sur le plan thématique et technique. Il est regrettable de voir des journalistes dénigrer et dévaluer les valeurs de cinéma dans le seul but de se considérer comme des journaux ou des magazines d’opposition… »


Rachid El Ouali (acteur)

 « Il ne s’agit pas de faire un bon film pour avoir accès à Cannes. Il faut avoir d’abord un producteur qui a un carnet d’adresses bien fourni, tout comme il faut compter avec le clientélisme.
Cannes est un vaste marché, où il n’y a pas de place pour les pays qui ne savent pas vendre leurs cinémas. Le Maroc est appelé à réfléchir sur les moyens de vendre le sien. La réception qui a été offerte le 13 mai par le CCM, avec l’aide de l’Office national marocain du tourisme (ONMT), a été intéressante dans la mesure où elle a permis aux professionnels de notre cinéma d’établir des contacts avec leurs homologues étrangers. Personnellement, j’ai décroché une proposition de tourner dans le film « Ici ou là-bas » du cinéaste franco-marocain Kamal Lkhawti.
S’agissant de la participation marocaine, la première en son genre à Cannes, elle a été honorable. Les Marocains de France étaient fiers d’être représentés ».

 Mohamed Bakrim (assistant du directeur
général du CCM)

 « Il y a d’abord un niveau maroco-marocain. La délégation, qui a représenté le Maroc à Cannes, était unanime à saluer cette initiative, à remercier ses initiateurs et à se mettre d’accord pour « remettre ça », tellement ils étaient contents de l’ambiance, des bénéfices énormes que le cinéma marocain a gagnés à cette occasion. Tous sont revenus avec un carnet d’adresses; les réalisateurs et les producteurs ont eu des contacts, des acteurs ont eu des propositions de travail. Et puis, sur le plan strictement symbolique, le Maroc est sorti grand avec son cinéma qui a défendu son image comme un pays de grande civilisation.
En ce qui concerne les films marocains projetés à Cannes, il y en a qui ont été présentés dans le cadre de « Tous les cinémas du monde ». Et là, on peut dire que les films marocains ont suscité un intérêt important auprès du public de Cannes, notamment « Badis » qui a été apprécié pour la beauté des images, la maîtrise du récit et la dimension tragique de l’histoire.
Et puis, il y a la participation de Leïla Marrakchi avec son premier long-métrage
«MaRock » dans la sélection « Un certain Regard ». C’est déjà là une reconnaissance de la dynamique que connaît le cinéma marocain.

 

Jilali Ferhati (réalisateur)

 « Les images qu’a présentées le cinéma marocain ont surpris plus d’un, que ce soit les courts ou les longs-métrages. Tous les participants, réalisateurs, producteurs et acteurs étaient contents de l’accueil très notable qui a été fait au cinéma marocain. L’apparition marocaine a été assez remarquée et donc on est rassuré de ce côté-là. Reste à savoir si notre cinéma pourrait participer à la compétition officielle de Cannes, et là je dis que c’est possible dans la mesure où ce n’est pas la première fois que le Maroc est représenté à Cannes.

 Mouna Fettou (actrice)

 Cannes était un vieux rêve pour moi. Et donc j’ai eu la possibilité de découvrir l’ambiance de ce festival. Et c’est grâce à Nour-eddine Saïl, le directeur général du Centre cinématographique marocain (CCM) qui a pensé à nous inviter à prendre part à la journée du cinéma marocain qui s’inscrit dans le volet « Tous les cinémas du monde». Malheureusement, pour des raisons de tournage, je n’ai pu rester à Cannes que deux jours : pour la soirée « spécial Maroc » qui s’est déroulée le vendredi 13 mai et pour l’inauguration par le Maroc du volet « Tous les cinémas du monde ». Je regrette de ne pas avoir eu la possibilité d’assister aux projections de films programmés à Cannes. 
 

Fatéma Khayr (actrice)

« C’était d’abord un honneur pour nous que le cinéma marocain ait le privilège d’ouvrir la rubrique Cinémas du monde. C’était un moment d’autant plus agréable que le public a apprécié notre cinéma, assoifé qu’il était de découvrir un autre regard. J’espère que la prochaine fois nous irons à Cannes pour participer à la compétition . Sur le plan personnel, je suis rentrée avec une proposition de tournage dans un film produit par Latif Lahlou ».

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