Culture

A la une : Créativité

Après une année de travail loin de chez eux, ils sont heureux de retrouver la terre des racines. Les retrouvailles se déroulent dans un esprit de fête. Mais au-delà de tout aspect festif, des formules de salamalecs et autres souhaits de bienvenue, il y a un « nuage » qui vient assombrir le beau ciel des retrouvailles estivales. Parlons vrai, nos immigrés sont mal à l’aise dans ce rôle de « vaches à traire ». On n’a presque d’yeux que sur leurs porte feuilles et autres porte-bagages. Les devises, qu’ils sont censés apporter de pays supposés être riches, restent une fortune rêvée et surtout convoitée par les leurs.
Les banques se font un point d’honneur de les séduire, à grand renfort de spots publicitaires et autre matraquage télévisuel. Du coup, l’immigré est réduit, consciemment ou inconsciemment, à une simple « machine à sous ». Ce qui représente un embarras pour lui. En fait, on se soucie trop peu de ce qu’il vaut intellectuellement. En règle générale, on oublie cette autre forme de « devise », certes non cotée en Bourse mais combien plus précieuse, que représentent les idées que cet immigré apporte de son pays d’adoption. Sauf ignorance, on néglige le fait que, parmi ces immigrés, il y ait aussi des écrivains, des plasticiens, des réalisateurs, des acteurs, des chorégraphes, des musiciens, des chanteurs, bref des talents qui se sont épanouis ailleurs et qui ne demandent qu’à mettre leurs expériences au service de la mère-patrie. La patrie, puisque qu’on y est, est appelée à leur offrir des occasions de rencontre avec les leurs, dans le cadre de forums, de débat, de rencontres-signatures, d’expositions plastiques, de projections-ciné, de défilés de mode, d’ateliers de formation, de soirées de chant, de musique …
Voilà, le mot est lâché. Il y a six ans naissait un festival destiné aux créateurs marocains à l’étranger : « Rawafid ». Cette manifestation, dont la 6ème édition s’ouvre ce vendredi soir, a du moins le mérite d’avoir révélé cette face combien rayonnante de l’immigration mais qui, hélas, est restée le secret le mieux gardé : leur matière grise.
A chaque édition, des jeunes Marocains viennent de différents continents pour partager avec leurs concitoyens des moments privilégiés, autour de ce qu’ils ont appris de meilleur sous d’autres cieux. La place Mohammed V, qui se trouve devant la wilaya du Grand Casablanca, prend le formidable aspect d’un espace cosmopolite. C’est dans cet espace que se donnent rendez-vous, à chaque début d’été, des Marocains de France, d’Espagne, de Belgique, des Pays-Bas, de Grande-Bretagne et même d’Outre-Atlantique. Ces Marocains ont prouvé, au fil des éditions, qu’ils ont du talent.  C’est curieux que ce talent, qui n’a pas de prix, soit exploité ailleurs et qu’il ne profite qu’accessoirement au pays d’origine.
D’où la nécessité de multiplier, de ce côté, les rencontres fructueuses avec nos immigrés.

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