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Le nom de la Rose
An de grâce 1327, la chrétienté est en crise. L’ex-inquisiteur Guillaume de Baskerville se rend dans une abbaye bénédictine du sud de la France pour participer à une rencontre entre franciscains prônant la pauvreté du Christ et partisans d’un pape amateur de richesses. Dès son arrivée, il se voit prié par l’abbé de découvrir au plus vite la raison de la mort violente d’un de ses moines, retrouvé assassiné.
L’inquisiteur Bernard Gui, dont la réputation de cruauté n’est plus à faire, est attendu, et l’abbé craint pour l’avenir de son abbaye. Tel un ancêtre de Sherlock Holmes, Baskerville se met à l’ouvrage, assisté du jeune Adso de Melk. D’autres morts vont venir compliquer sa tâche.
Porté à l’écran par Jean-Jacques Annaud avec Sean Connery dans le rôle de Guillaume, Le nom de la rose fait date dans l’histoire des romans policiers historiques. Umberto Eco n’est pas seulement un romancier, c’est surtout un érudit qui connaît son sujet sur le bout des doigts. Il entraîne le lecteur dans une aventure à la fois philosophique et policière, où il est question d’Aristote, de liberté, d’injustice et de cyanure. Un roman exceptionnel.

Umberto Eco, Jean Noël Shifano « Le nom de la rose »,
 Livre de poche, 2002, 640 pages


 L’art de la joie
Il était une fois un enfant, Modesta, né le 1er janvier 1900, dans un monde frustre et rapidement englouti… L’art de la joie résiste à toute présentation. Roman d’apprentissage, il foisonne d’une multitude de vies. Roman des sens et de la sensualité, il ressuscite les élans politiques qui ont crevé le XXe siècle.
Ancré dans une Sicile à la fois sombre et solaire, il se tend vers l’horizon des mers et des grandes villes européennes… " Pourquoi faut-il lire ce livre ? Parce qu’il est un hymne à la joie.
À la joie la plus simple qui soit, celle qui émane de la conscience et de l’acceptation sereine de sa propre existence et de celle des autres, personnes et choses, sans lesquelles le bonheur serait absolument impossible.
Le XXe siècle, époque de tragédies horribles et d’esprits brillantissimes, se révèle sous un angle différent et les événements qui le caractérisent – guerres et révolutions, sciences et techniques, art et philosophie – portent les stigmates d’une seule femme, Modesta, qui assume les espoirs et la volonté de toutes les autres. "C’est ainsi que s’exprime Luca Orsenigo journaliste à la Corriere della sera.

Angelo-Maria Pellegrino, Goliardo Sapienza,
Nathalie Castagné, «L’art de la joie »,

Editions Viviane Hamy, 636 pages, 2005


Le premier homme
Alger. Une charrette secouée dans la nuit transporte une femme sur le point d’accoucher. Plus tard, naît le petit Jacques, celui-là même que l’on retrouve dès le second chapitre, à 40 ans. Devant la tombe de son père, visitée pour la première fois, il prend soudain conscience de l’existence de cet inconnu. Dans le bateau qui l’emporte vers sa mère à Alger, commence la brutale remontée dans cette enfance dont il n’a jamais guéri. Les souvenirs de l’école, de la rue et de la famille jaillissent, faits de soleil et d’ombre. Mais à l’ombre et à la misère, il découvre qu’il a répondu, toujours, par une "ardeur affamée", une "folie de vivre" indéfectibles malgré ce père qui lui a manqué.
Le premier homme est le roman auquel travaillait Camus au moment de mourir. Les nombreuses notes en bas de page, hésitations ou rajouts de l’écrivain retrouvés dans son manuscrit sont un émouvant témoignage de l’oeuvre en cours. Une oeuvre ambitieuse, aux accents autobiographiques évidents, dans laquelle Camus a cherché à dire ses "raisons de vivre, de vieillir et de mourir sans révolte".

Albert Camus, «Le premier homme »,
Gallimard, 2000, 380 pages


 Soie
Plus que le mortel ennui d’une vie répétitive, c’est une indifférence, une absence de résistance à la vie que Baricco suggère en ouvrant son roman par quelques phrases laconiques, purement énonciatives. Au début, Hervé Joncour fait penser à un spectateur rassasié qui se refuserait à intervenir dans la pièce qui se joue, et qui pourtant parle de lui.
Voyageur en quête d’œufs de vers à soie, il se voit contraint, pour sauver les industriels de son village, d’effectuer une expédition "jusqu’au bout du monde". Or, en 1861, la fin du monde, c’est un Japon qui sort à peine de son isolationnisme et, qui plus est, de mauvaise grâce. Et c’est au Japon que la vie du héros prend un tour nouveau en croisant celle d’une femme mystérieuse.
À la fin du roman, plusieurs années se sont écoulées, qui ont paru un battement de cils raconté en douceur par une voix neutre qui a fait défiler sous nos yeux, tels des panneaux de papier de riz, les séquences successives de cette vie impalpable traversée par des personnages d’ombre subtile.

Alessandro Baricco, Françoise Brun «Soie»,
 Gallimard, 114 pages, 2001

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