Un communiqué du conseil rendu public à l’issue de la réunion, rappelle les données contenues dans le rapport du secrétaire général des Nations Unies, soumis le 19 février 2002 au conseil de sécurité sur la question du Sahara marocain, où il est fait état de « la disponibilité de l’Algérie et du +polisario+ à négocier une partition de nos provinces du sud, en tant que solution politique à ce différend régional ». Notant que le même rapport mentionne également le « refus du royaume du Maroc d’envisager une telle approche », le communiqué du conseil de gouvernement réaffirme, « avec force, son rejet catégorique de tout projet ou proposition visant à porter atteinte à son intégrité territoriale et à sa souveraineté inaliénable sur ses provinces du sud » et souhaite dans ce contexte « marquer solennellement sa totale opposition à toute discussion sur une quelconque partition de cette région». Le communiqué relève également qu’une telle idée, « dont l’origine n’échappe pas aux observateurs avertis », constitue, « ni plus ni moins, un nouveau complot des adversaires de notre intégrité territoriale dont le but a toujours été, par ce biais, d’affaiblir le Maroc et le couper de son voisinage historique et naturel ».
Le conseil de gouvernement souligne que l’Algérie, « en marquant sa disponibilité à discuter d’une partition territoriale », dévoile au grand jour « ses véritables motivations dans ce conflit artificiel qu’elle a créé de toutes pièces et entretenu systématiquement depuis». «La démarche algérienne, sous couvert de défense du droit à l’autodétermination, sert, en fait, des prétentions d’ordre géopolitique manifestes », relève le communiqué qui note qu’en « se ralliant à l’idée de partition, l’Algérie trahit le principe du droit à l’autodétermination dont elle s’est prévalue jusqu’à présent, puisqu’elle souhaite engager un marchandage pour couper des terres et des populations que tout rassemble, dans un lien indéfectible, au sein du royaume du Maroc ». Ce faisant, déduit le conseil, « l’Algérie met fin à la fiction, créée et entretenue par elle, de l’existence d’un +peuple sahraoui+ », d’autant plus que « la partition suggérée scinderait arbitrairement cette région du sud du Maroc, séparant tribus, fractions et familles, sans égard pour les intérêts bien compris des populations concernées, dont une partie fut déplacée en territoire algérien en 1975, pour y demeurer retenue depuis à dessein, sans que le droit au retour librement consenti lui soit accordé ou permis ».
Il s’agit là d’une « option extrêmement dangereuse qui recèle les germes d’une instabilité de l’ensemble de la région. elle constitue, en soi, une source de nouveaux conflits et un précédent grave pour toute l’Afrique, qui, du nord au sud, souffre de velléités de séparatisme », poursuit le communiqué, estimant que « l’organisation des Nations-unies ne saurait cautionner de telles manoeuvres qui visent en réalité à disposer arbitrairement de populations et de territoires, quitte à prolonger les souffrances de personnes séparées de leurs familles et éloignées de leurs lieux d’origine».
Le Royaume du Maroc, fort de ses droits légitimes, « croit fermement en la possibilité pour la communauté internationale et le conseil de sécurité en particulier, de déjouer les tentatives visant à faire perdurer le statu quo au détriment de la volonté de tous ceux qui s’attachent à y mettre un Terme». Le Maroc pour sa part, «poursuivra, avec détermination et ouverture d’esprit, sa totale coopération avec le secrétaire général des Nations-unies et son envoyé personnel pour un règlement définitif et durable du différend régional, fondé sur le respect de notre souveraineté et basé sur le projet d’accord-cadre proposé par M. James Baker », conclut le communiqué.