«Casse-tête » aurait pu faire un très bon titre pour le téléfeuil-leton de Chafik Shimi, au lieu de « Wja’e Trabe ». Car, un an après le début de son tournage, ni le téléfeuilleton, par qui le scandale arrive, n’est fin prêt, ni ses comédiens ne sont payés. Les protagonistes de cette affaire ne sont autres que 2M et Chafik S’himi, deux artisans d’un long et néanmoins inénarrable feuilleton. Contactés par 2M, l’un et l’autre se sont contentés de se renvoyer la balle. Pour Chafik S’himi, c’est 2M qui devrait être comptable des retards qu’a pris le tournage de son téléfeuilleton. « 2M a arrêté le tournage de mon téléfeuilleton quatre fois de suite (…). Dans le contrat initial, 2M exige un coréalisateur qui s’occupe de la technique pour garantir la qualité. Au bout de deux mois, il s’est avéré que ce réalisateur était un homme de studio et que, de ce fait, il n’avait pas la compétence requise pour la réalisation d’un téléfeuilleton », a-t-il présumé. Pour la partie adverse, représentée par Mohammed Abderrahmane Tazi, responsable du service Production de 2M, « la chaîne aurait fait des mains et des pieds pour négocier avec Chafik S’himi. Cependant, ce dernier fait la sourde oreille, il éteint son téléphone portable ». Un débat byzantin, dont on se serait volontiers passé s’il n’y avait pas quelque chose de grave. D’abord, il y a cet argent public dépensé à fonds perdus pour financer un télé-feuilleton qui, un an plus tard, n’est toujours pas disponible. Le réalisateur de ce téléfeuilleton affirme lui-même ne pas avoir terminé son tournage, sachant que le tournage des épisodes restants aurait été confié par 2M à un réalisateur de la maison. Et puis, il y a le drame de plusieurs comédiens qui n’ont encore et toujours pas reçu leur dû. Interrogé sur le non-paiement de ces comédiens, Chafik S’himi s’est défaussé sur la deuxième chaîne. « C’est à 2M d’assumer cette responsabilité, puisque je ne suis plus producteur du téléfeuilleton », a-t-il martelé. «C’est à elle donc de payer les comédiens », a-t-il poursuivi, avant d’enfoncer le clou : « Il y a une pollution morale à 2M. Son corps est malade, tout le monde le sait ». Autre son de cloche chez M. Abderrahmane Tazi. « Que les comédiens protestent, c’est normal, vu qu’ils ont signé, tout comme la chaîne, un contrat avec Chafik-Production. Nous avons envoyé une mise en demeure au réalisateur pour essayer de résoudre le problème, source de plusieurs protestations et de conflit.
La chaîne a montré sa bonne volonté en augmentant le devis des comédiens et en essayant de les indemniser », nous a dit M. Tazi. Avant de faire une sorte de mea culpa : « La seule faute que la chaîne a peut-être commise est celle d’avoir donné l’aval pour la réalisation d’un projet colossal sans vérifier s’il y a vraiment toute une équipe derrière le réalisateur ». Or voilà, les plaignants sont là. Las, il ne reste pratiquement que la justice pour demander réparation. C’est ce qu’ils envisagent maintenant de faire. Affaire à suivre…












